×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun: La crise anglophone et les conneries du régime de Yaoundé.

Le philosophe Américain Harry Frankfurt fait une distinction importante entre les mensonges et les conneries. Le menteur et le connard tentent généralement de s'en tirer avec quelque chose qui ne les appartient pas. Mais «mentir» est perçu comme un acte conscient de tromperie, alors que la «connerie» n'est pas liée à un souci de vérité. Frankfurt considère cette «indifférence face à la réalité et a la vérité», comme l'essence de la connerie. En outre, un mensonge est nécessairement faux, mais les conneries ne le sont pas toujours - les conneries peuvent même être correctes ou incorrectes. Le nœud du problème est que les conneries cachent leur manque d'engagement en faveur de la vérité. Puisque les conneries ignorent la vérité au lieu de la reconnaître et la subvertir, les conneries s’avèrent comme le plus grand ennemi de la vérité que les mensonges.

Cela dit, après avoir dans un premier temps autorisé la manifestation citoyenne des formations progressistes en soutien des populations civiles anglophones, la dictature de Yaoundé l'a interdit un jour avant sa tenue, maniant comme à son habitude sa fameuse connerie exprimée à travers son double discours:

- Donner d’une part l'illusion de son attachement au respect des libertés fondamentales et son ouverture supposée à l'apaisement dans le cadre d'un dialogue.. à l'adresse et en direction de la communauté internationale.

- D’autre part maintenir une chape de plomb liberticide et répressive sur toute l'étendue du territoire national, en véhiculant dans les médias un amalgame entre les partisans de l'apaisement à travers un dialogue inclusif, et les partisans de la sécession, pourtant ces derniers sont minoritaires y compris dans les rangs du mouvement de désobéissance civile anglophone.

En réalité la logique de l'affrontement entre les extrêmes est la seule vraie réponse que ce régime chancelant donne et veut donner à cette crise anglophone, et dont il est convaincu qu'elle assurera sa survie.

Le CL2P est d’abord et plus que tout attaché à la défense de la liberté d'expression et de la libre association. Le CL2P a toujours appelé les Camerounais ordinaires à s'opposer à toute forme d'oppression. Il a fallu attendre longtemps dans le pays pour prendre au sérieux les voix et les perspectives politiques des opprimés et réprimés parmi nous, que le gouvernement s'efforce et tient à nouveau à censurer. Pour nous la politique oppressive du gouvernement ne doit pas être encouragée par le silence ou la complicité de nos compatriotes Camerounais parce que, comme le révérend Dr King l'a dit: «L’injustice n’importe où est une menace pour la justice partout». En conséquence, un seul Camerounais opprimé, c'est en réalité tous les Camerounais qui sont opprimés.

Nous devons tous reconnaître que nos compatriotes Anglophones sont confrontés à la propagande du régime de Biya et à sa machinerie militaire spécialisée dans la transformation du noir en blanc et du blanc en noir. Ainsi, faire de l'oppresseur l’opprimé, et des agresseurs des victimes. Le travail du CL2P est de permettre aux camerounais ordinaires d'entrer et d'expérimenter une version d'une vérité qui a par ailleurs été obscurcie et enveloppée dans la merde par le régime de Paul Biya.

Nous devons prendre au sérieux les implications politiques et morales nécessaires pour sortir de cette crise et se rappeler des logiques répressives profondes incorporées dans le régime de Biya qui est une plantation coloniale biopolitique déguisée en État-nation moderne. La question de fond consiste à savoir combien de temps allons-nous ainsi être tous asservis?

 

 

CL2P © Correspondance : Par Olivier Thouaffe, PhD Et Porte-parole Du CL2P