La jeunesse de l’Extrême-Nord dénonce les mauvais résultats du RDPC à la tête du pays. Dans une lettre ouverte, les jeunes de la région de l’Extrême-Nord demandent la démission de Cavaye Yeguié Djibril, le Président de l’Assemblée Nationale. Ils accusent le RDPC d’être en décalage avec les réalités sociales de la région et de négliger les aspirations des jeunes.
Lire cette lettre qui porte la signature de Yerima Halilou, porte-parole des jeunes de l’Extrême-Nord:
« Monsieur le Président,
En ce début d’année 2025, je tiens à vous adresser mes salutations respectueuses ainsi que mes vœux de santé et de clairvoyance. Je m’adresse à vous en tant que citoyen préoccupé par l’état de notre région de l’Extrême-Nord. Ma démarche citoyenne se veut respectueuse et constructive.
La rencontre des militants du RDPC à Maroua placée sous votre égide, a montré une mobilisation massive même si cette apparence d’adhésion populaire ne reflète pas la réalité. Beaucoup de militants, comme vous le savez, ne participent à ces rencontres que par opportunisme, non par conviction envers le parti. Cette fracture entre les discours officiels et les véritables aspirations des populations donne à voir l’éloignement du RDPC des réalités sociales.
Monsieur le Président ! Il est de notoriété publique que le RDPC est perçu comme une machine à promesses non tenues dans notre région. Votre camarade ZACHARIE PEREVET l’a lui-même reconnu lors de votre rencontre en décriant la dégradation alarmante du système éducatif dans l’Extrême-Nord. Les résultats lors des examens nationaux sont désastreux pour refléter une absence totale de vision pour l’avenir des jeunes de notre Région sans repères.
Pendant que nos voisins, au Tchad ou en RDC, mettent leur jeunesse au centre de leurs politiques, ici, dans l’Extrême-Nord, nos jeunes sont réduits au silence ou marginalisés. Cette situation est intenable surtout dans un monde où la jeunesse prend le pouvoir ailleurs : des exemples récents au Sénégal le montrent. Mais dans notre Région, au RDPC, l’immobilisme règne et les jeunes ne trouvent ni espace ni opportunité pour s’épanouir.
Vous avez souvent évoqué la conjoncture économique pour expliquer les manquements du RDPC. Ce discours, malheureusement, ne convainc plus. Depuis des années, cette excuse est utilisée pour masquer l’incapacité à proposer des solutions concrètes. La résilience des populations, que vous glorifiez, n’est rien d’autre qu’une réponse contrainte à l’abandon de l’État. Si vous n’avez pas réussi à transformer la région en plusieurs décennies, il est légitime de conclure que le RDPC a échoué à répondre aux besoins des populations de l’Extrême-Nord.
Monsieur le Président ! Il est temps pour vous de démontrer votre amour pour l’Extrême-Nord par des actes, non par des discours. Votre vision de l’union et du progrès social ne pourra se concrétiser qu’en permettant une véritable alternance politique. Des figures comme ZACHARIE PEREVET, qui connaissent bien les frustrations des populations, ont déjà montré que le système actuel est à bout de souffle. Pourquoi ne pas écouter les voix qui appellent à un renouvellement ?
Votre génération a contribué à écrire l’histoire peut-être, mais l’heure est venue d’accompagner le changement avec sagesse, en cédant la place à une nouvelle dynamique. Votre retrait des responsabilités actives pourrait être un acte d’amour et de grandeur envers notre région.»