Le Professeur Joel Meyolo fait une analyse sur la candidature de Maurice Kamto pour la présidentielle de 2025.
À l’approche de l’élection présidentielle, le débat autour de la candidature de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), reste aussi vif qu’enflammé.
Après avoir volontairement boycotté les scrutins de 2020, le MRC se retrouve aujourd’hui dans une position délicate. Son leader, bien qu’affirmant vouloir participer aux prochaines élections présidentielles, pourrait se heurter à des obstacles juridiques de son propre fait. Selon le Professeur Meyolo, cette situation était pourtant prévisible dès 2020, lorsque le parti avait explicitement choisi de ne pas participer aux élections.
« En refusant de présenter des candidats aux élections municipales et législatives, le MRC s’est privé d’une base d’élus locaux indispensable pour parrainer une candidature indépendante », souligne L’ancien Chef de la Cellule de Communication du ministère de l’Enseignement supérieur.
L’impossible équation du parrainage pour les candidats indépendants
« L’article 121 du code électoral camerounais stipule clairement qu’un candidat indépendant doit réunir les signatures de 300 personnalités, à raison de 30 par région, issues du Parlement, des Chambres Consulaires, des Conseils Régionaux, Municipaux ou Chefs Traditionnels de premier degré, » rappelle le Professeur Meyolo.
« Comment réunir ces signatures quand on a précédemment appelé au boycott des élections qui permettaient justement de disposer de ces élus? » s’interroge-t-il. C’est le paradoxe dans lequel se trouve enfermé le parti d’opposition, qui appelle maintenant ses partisans à « se tenir prêts à riposter » en cas de rejet de sa candidature.
Vers une présidentielle sans le MRC?
« Pendant ce temps, d’autres formations politiques se préparent activement à l’échéance électorale, » note le Professeur Meyolo. « Paul Biya, Cabral Libii, Joshua Osih et Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya figurent parmi les personnalités susceptibles de se présenter officiellement. »
Selon l’universitaire, « les autorités camerounaises ont déjà fait savoir que le processus électoral se déroulerait conformément aux lois en vigueur, et que toute tentative de perturbation serait fermement réprimée. »
« Les Camerounais ne rêvent plus d’hommes providentiels, ça c’est de l’histoire ancienne, » conclut le Professeur Meyolo .