Rebecca Enonchong appelle les Camerounais à ne reculer face à la répression.
A deux jours de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 12 octobre 2025, la tension monte et les voix d’indignation se multiplient. Parmi elles, celle de Rebecca Enonchong, entrepreneure camerounaise mondialement reconnue, classée parmi les Africaines les plus influentes du monde, qui appelle désormais son peuple à résister pacifiquement face à la dérive autoritaire du régime.
Dans une déclaration relayée sur la plateforme Road to Etoudi, la fondatrice d’AppsTech a dénoncé la vague d’arrestations visant des figures de l’opposition et des intellectuels engagés.
«Toutes ces arrestations ne sont pas un signe d’intimidation, comme beaucoup le pensent. C’est un signe de désespoir d’un régime qui vient de perdre face à l’opposition dans les urnes. Il ne s’agit pas de quelques leaders, il s’agit du peuple qui a donné le pouvoir à ces leaders. Ils devraient donc être prêts à arrêter tous les Camerounais », a-t-elle déclaré.
Ces propos font écho à la multiplication des arrestations dans le pays, à la veille de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. Après Anicet Ekane et Djeukam Tchameni de l’Union pour le Changement (UPC), c’est le professeur Jean Calvin Aba’a Oyono, soutien d’Issa Tchiroma Bakary, qui a été interpellé par les forces de sécurité.
Paul Biya, déjà au pouvoir depuis plus de 43 ans, semble vouloir étouffer toute contestation avant l’annonce officielle qui, selon les chiffres de la Commission nationale de recensement général des votes, donnerait une nouvelle victoire à Paul Biya avec 53,66 % des suffrages, contre 35,19 % pour Issa Tchiroma Bakary.
Pour Rebecca Enonchong, cette répression traduit la panique d’un système à bout de souffle. « Ce n’est plus une lutte de partis, c’est une lutte du peuple contre la peur et l’injustice », affirme-t-elle.
Depuis plusieurs jours, des images de déploiements militaires à Yaoundé, Douala et Garoua circulent sur les réseaux sociaux, alimentant la crainte d’un durcissement. En parallèle, Issa Tchiroma Bakary, qui revendique la victoire, a appelé à une marche pacifique nationale le dimanche 26 octobre pour défendre la vérité des urnes.





