Dans une sortie l’attention de Serge Alain Ottou, le journaliste Boris Bertolt déplore l’appel lancé par son confrère à « respecter la décision du Conseil constitutionnel » proclamant Paul Biya vainqueur.
Boris Bertolt rappelle que le rôle du journaliste n’est pas de cautionner une injustice, mais de défendre la vérité et la justice face aux mensonges et à la fraude électorale.
Pour lui, « il n’y a pas de réconciliation sans justice », et le silence des justes reste plus dangereux que l’oppression des puissants.
À MON FRÈRE SERGE ALAIN OTTOU QUI DEMANDE AU CAMEROUNAIS DE RESPECTER LA DÉCISION DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL : VIVAT JUSTICIA ET VERITAS ! (Que vive la justice et la vérité)…
Cher Serge,
Comme de nombreux camerounais, j’admire ton travail quotidien pour l’éducation, l’information et la politisation de la société Cameroun.
Cependant, hier, tu as publiquement demandé à des millions de camerounais qui te suivent de respecter la décision du Conseil Constitutionnel qui a proclamé vainqueur Paul Biya.
Ces propos d’un journaliste de ton acabit son extrêmement graves. Et Pourquoi :
1- D’un point de vue professionnel, le rôle d’un journaliste est d’informer mais aussi et surtout de défendre la vérité. Car la quête d’information réside dans la volonté de recherche de la vérité. Or, tout journaliste politique sérieux ayant prix la peine d’analyser les documents produits par toutes les équipes sera convaincu sur la victime de ISSA TCHIROMA. Dès lors, dire la vérité sur l’élection et contester les mensonges du Conseil Constitutionnel à travers des documents disponibles est le devoir de tout journaliste. Un devoir de vérité!
2- D’un point de vue generationnel: Que diront tous ces jeunes journalistes ou élèves et universitaires qui te suivent? Quel enseignement retiennent -ils? Doit – on légaliser ou légitimer la fraude électorale ou le vol? Un journaliste doit-il abdiquer automatiquement sous la pression des puissants? Quel est le rôle d’un journaliste dans la société ? Autant d’interrogations qui donnent à réfléchir. Car le combat pour la vérité n’est pas seulement politique, mais il est religieux. Il figure parmi les valeurs qui nous sont inculquées dès le bas par nos papas, nos mamans et nos éducateurs.
3- Sur le terrain des valeurs: Il n’y a pas que la vérité à défendre dans cette affaire. Mais la valeur de la justice. Pas seulement la justice politique. Mais la justice au sens de l’équité, de l’éthique. Que deviendra notre société si nous n’avons plus de justice. Si ceux qui travaillent ne sont pas rémunérés à leur juste valeur? Si les derniers de classes sont proclamés premiers? Si ceux qui ne participent pas au concours retrouvent leurs noms au barbillard? La justice est le socle de la cohésion d’une société et renforce le sentiment de paix, d’unité et d’amour. C’est pourquoi cette célèbre citation existe: IL N’Y A PAS DE RÉCONCILIATION SANS JUSTICE. Car les hommes ont toujours besoin d’avoir le sentiment d’appartenir à une société dans laquelle ils peuvent avoir foi.
Cher Serge, tu comprends donc que dans notre contexte, tes propos étaient pour dire le moins maladroits. Voire indigestes professionnellement.
Je termine mon propos à ton égard par cette citation du révérend Pasteur Martin LUTHER KING: « CE QUI M’EFFRAIE, CE N’EST PAS L’OPPRESSION DES MÉCHANTS; C’EST L’INDIFFÉRENCE DES BONS».
Fraternellement !





