Alors qu’une concertation entre les différentes parties concernées par l’augmentation des prix des boisons est convoquée par le ministre du commerce le 06 mars prochain, dans les débits de boissons, c’est déjà la flambée des prix. Un tonic à 500 F, une bière blonde à 700.
Tels sont les prix auxquels nous avons acheté ce samedi 02 mars nos boissons. C’était à Yaoundé, au lieu-dit chapelle Ngousso dans un petit bistrot de quartier. Face à la levée de bouclier suscitée par cette hausse soudaine et le refus de payer ces montants, la tenancière affirmait, la main sur le cœur, que le prix des boissons avait « officiellement » augmenté et pour preuve, elle-même avait acheté ses casiers plus chers que d’habitude. Un discours similaire nous a été tenu dans deux autres points de vente où respectivement pour les mêmes produits, nous avons payé 450 et 650 F.
Dans nos recherches pour nous faire une idée précise sur cette augmentation « officielle », nous tombons sur la page Facebook du ministère du commerce d’où il n’est fait mention nulle part, d’une quelconque augmentation mais plutôt, d’une concertation prévue se tenir le 06 mars prochain à cette effet entre les différentes parties dont les syndicats des distributeurs des produits brassicoles, les associations de défense des droits des consommateurs, la CAPA et les sociétés brassicoles. Quid de ce communiqué de monsieur Emmanuel de Tailly, Directeur Général du groupe SABC sur lequel nous tombons par la suite ? Dans ce dernier, il « officialise » l’augmentation des prix qu’il justifie par l’incapacité pour son entreprise de faire face à une pression fiscale jugée excessive… Il est à noter qu’il n’a suivi aucune mesure officielle du ministère du commerce visant à différer ces augmentations de prix.
Elles sont pratiquées ici et là au grand mépris des consommateurs aux abois. Le gouvernement saura-t-il faire faire machine arrière à ces entreprises si d’aventure ces augmentations ne sont pas à son goût ? Seule l’issue de la concertation du 06 mars nous situera définitivement. Pour rappel, c’est en fin 2018 qu’avaient débuté les supputations les plus folles au sujet de l’augmentation des prix de la bière. Celles-ci faisaient suite à la proposition de la loi de finance 2019 et plus tard son adoption par le parlement.
La réduction de l’abattement sur le prix qui sert de base au calcul du droit d’accise sur ces produits de 20 à 10% entre autres avait tôt fait de laisser entrevoir une répercussion de l’augmentation de ces impôts sur les prix de vente des boissons. Attendue avec anxiété par les consommateurs, ladite augmentation n’avait pas eu lieu du moins pour ce qui concerne les boissons hygiéniques comme la bière.
agencecamerounpresse