Mouvement né au lendemain de la campagne dite contre le hold-up électoral du 7 octobre 2018, la Brigade anti-sardinards (Bas) est aujourd’hui devenue cette horde d’individus dont l’objectif vise tout simplement à semer le chaos. Et comment ?
Nous sommes en octobre 2018. L’élection présidentielle vient d’avoir lieu au Cameroun. Et lors de la campagne préparatoire à ladite élection, de nombreux artistes musiciens n’ont pas manqué de cacher leurs penchants pour certains candidats. Seulement, ceux ayant jeté leur dévolu sur le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) vont se voir honnis par une meute d’individus à la solde du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), sous le fallacieux prétexte d’un hold-up électoral. C’est d’ailleurs dans ce contexte que la Bas va voir le jour. En effet, lorsque l’ancien commissaire Junior Zogo, aujourd’hui en exil déclare, le 7 octobre 2018 devant la porte d’Auteuil en face de l’ambassade du Cameroun en France : « Nous allons rendre le Cameroun ingouvernable », la Bas n’existe pas encore. Elle sera créée au cours de la première marche de ces petits illuminés, lorsque des manifestants en tête desquels Niat Benjamin alias général Barramot Niat, brandit une liste d’artistes qu’il lit et la foule hurle « irrecevable ». Si pour les initiateurs de cette nébuleuse, il était question via cette nébuleuse, d’at tirer l’attention de l’opinion publique sur la bonne gouvernance et la démocratie au Cameroun, non seulement à travers une campagne dite de boycott des artistes ayant soutenu le président de la République lors de la dernière campagne pour l’élection présidentielle, mais également en menant quelques actions d’éclats sans violence, le mouvement a vite dérivé et a été récupéré par des forces tapies dans l’ombre voulant semer le chaos.
Les langues qui ne cessent de se délier indiquent à ce sujet que la Bas au départ était une structure déstructurée et désorganisée, n’ayant aucun chef. Les membres qui la constituaient se mobilisaient en fonction de l’agenda des artistes qualifiés à l’époque de « Sardinards ». Ils discutaient et échangeaient à travers un forum sur Whatsapp, et lorsqu’il y avait une action, chacun mettait la main à la poche et ils passaient à l’action. L’un des anciens membres reconvertis aujourd’hui va même affirmer que lors des différentes descentes sur le terrain, certaines bonnes âmes leur faisaient des dons ou mains levées. Et ce sont d’ailleurs ces élans de générosité spontanée qui ont commencé à créer des dissensions et des clans.
ARNAQUE
C’est ainsi que de nombreux miliciens de ce mouvement vont se mettre à arnaquer les promoteurs culturels et autres artistes, suivi des demandes de financement public qui vont se florès via les Letchis, Pay pal et bien d’autres canaux. Une vraie opportunité d’affaire qui va attiser les appétits de quelques opportunistes et affairistes qui vont aussitôt se lancer, pieds et poings dans cette pratique. C’est ainsi que de nombreux conflits vont voir le jour, y compris le premier schisme dans la Bas. Le coup de grâce sera donné avec l’entrée en jeu de certains politiciens et hommes d’affaires qui vont commencer à envoyer secrètement les fonds. C’est surtout le partage de cette manne qui sera aux sources du désamour entre les différents membres, obligeant ainsi certains à retourner leurs casquettes. Les couteaux vont même sortir et les appétits aiguisés encore un peu plus.
De nombreuses langues qui ne cessent à tout vent, de verser leurs verves nauséeuses indiquent pour la petite anecdote que l’une des filles de Maurice Kamto, résidant en Suisse, aurait même offert une importante somme d’argent à la Bas. Et que 2 ténors de cette nébuleuse, notamment un certain Max Senior et Salomene Tchaptchept, auraient fait main-basse sur cette manne. Vrai ou faux ? Cette patate chaude sera très difficile à avaler pour les autres les autres miliciens. D’où la création d’autres brigades antisardinards dans plusieurs pays en Europe. Mais d’où vient alors l’appellation anti-sardinards ? Pour répondre à cette lancinante question, celui qui se fait appeler Général El Chenou va indiquer dans un entretien accordé au journal Le Jour dans sa publication du 25 septembre 2019 que c’est ce même Niat et un certain Willy de Paris qui seront les premiers à prononcer ce terme en novembre 2018. « Nous avons qualifié tous les gens du régime «sardinards», les hommes qui ne vivent que pour manger de la sardine, la sardine en conserves qui n’a pas de tête, et qui a fait de notre pays le désastre qu’il est en ce moment. Nous nous sommes organisés donc pour traquer désormais les « sardinards » à l’étranger », pouvait-on lire.
La Nouvelle