Vomi par ses collègues du gouvernement, Atanaga Nji persiste et signe « Il n’y aura pas de discussions sur fédéralisme »

Atanaga Nji

En contradiction avec le Premier ministre qui a affirmé que le chef de l’Etat est disposé à parler de tout, hormis la sécession, s’agissant de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, Paul Atanga Nji exclut le fédéralisme du menu des débats.

En déclarant sur les antennes de la télévision France 24, le 17 mai dernier, que la forme de l’Etat ne sera pas au menu du dialogue envisagé par le président de la République en vue d’une sortie de crise définitive dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, a suscité de vives réactions dans l’opinion.

Beaucoup l’ont accusé de contredire le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, qui, il y a moins de deux semaines à Bamenda (Nord-Ouest), a dit officiellement que Paul Biya était désormais disposé à parler de tout, « hormis la séparation et la sécession ».

Assurément, la sortie du Minat est venue démontrer qu’au sein même du pouvoir, des oppositions subsistent quant à l’inscription ou non du fédéralisme à l’ordre du jour des discussions attendues.

L’info claire et nette.

Appelé à commenter la position de Paul Atanga Nji sur le plateau de l’émission Canal Presse, diffusée sur Canal 2, dimanche dernier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss) et non moins secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), Grégoire Owona, a simplement désavoué son collègue du gouvernement.

« Retenez que le seul message valable est celui du Premier ministre, mis en mission par le président de la République. Tous les autres messages n’engagent que leurs auteurs », a-t-il affirmé.

Joint au téléphone par Mutations, lundi, le ministre de l’Administration territoriale est resté droit dans ses bottes. « Il n’y a pas de contradiction entre ce que j’ai déclaré sur France 24 et ce que le Premier ministre a dit à Bamenda ; nous tenons les mêmes propos. Le Premier ministre n’a jamais dit qu’on parlerait de fédéralisme lors du dialogue annoncé par le président de la République », a-t-il indiqué.

La position de Paul Atanga Nji sur cette question n’a donc pas évolué. Il fait partie des personnalités qui, depuis le début de la crise anglophone, au troisième trimestre 2016, ont rejeté toute idée d’un retour au fédéralisme.

Le chef de l’Etat, lui-même, avait déclaré dans son adresse à la nation, le 31 décembre 2016 : « la forme de l’Etat n’est pas négociable ».

En mission dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, le Premier ministre a pourtant fait observer que Paul Biya avait lâché du lest face à une situation plus que compromise. « Le président m’envoie dire aux populations du Nord-ouest que, hormis la séparation et la sécession, tout sujet politique peut être discuté et il se prépare à le faire », a déclaré Dion Ngute.

 

Mutations

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