Bruno Bidjang critique avec véhémence Issa Tchiroma Bakary, le Ministre de l’emploi et la formation professionnel qui vient d’annoncer sa démission du gouvernement. Pour Bruno Bidjang, Issa Tchiroma a mordu la main qui l’a nourri. Selon lui, cette volte-face est un simple réflexe de survie, non une véritable rupture politique. Bruno Bidjang affirme que le Cameroun avance avec stabilité, et que ceux qui ont servi le régime doivent partir en silence.
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ISSA TCHIROMA, OU L’ART DE MORDRE LA MAIN QUI VOUS A NOURRI
Il y a des silences qui honorent. Et des prises de parole qui déshonorent.
Monsieur Issa Tchiroma Bakary, après avoir passé près de deux décennies dans les hautes sphères de l’État, vous venez aujourd’hui, à la veille d’une élection cruciale, faire semblant de découvrir les tares d’un système dont vous avez été l’un des rouages les plus zélés.
Vous qui avez été ministre à répétition, chantre bruyant du régime, justificateur infatigable de toutes les décisions, vous voilà subitement frappé par une illumination démocratique. Mais le peuple camerounais a de la mémoire. Il n’a pas oublié vos envolées contre l’opposition, vos mises en scène devant les caméras, vos justifications parfois grotesques des choix les plus impopulaires.
Vous n’avez pas servi le Cameroun. Vous vous êtes servi du régime pour exister. Et maintenant que croyez que les vents tournent, vous essayez de vous réinventer en opposant de la 25ème heure. C’est pathétique.
Votre revirement n’est pas une rupture politique. C’est un réflexe de survie. Vous fuyez un navire que vous croyez en difficulté, sans jamais reconnaître que vous en avez été l’un des principaux navigateurs.
Mais rassurez-vous : le navire Cameroun tient bon. Il avance, avec méthode, avec vision, avec une stabilité que bien des nations nous envient. Et il avancera sans vous.
Car votre démission n’est pas un événement. C’est une clarification. Vous n’êtes pas un héritier de ce que vous reniez. Vous en êtes un parasite.
Le Président de la République vous a donné votre chance. À plusieurs reprises. Vous l’avez utilisée pour parader, pour gesticuler, pour faire du bruit. Jamais pour construire. Vous n’avez ni les idées, ni l’envergure, ni la constance pour parler de rupture aujourd’hui. Et encore moins pour incarner l’avenir.
Le Cameroun se construit dans la loyauté, la constance, le sérieux. Pas dans l’opportunisme et l’amnésie.
Alors partez, mais partez en silence. Le peuple a déjà trop entendu votre voix qui, à force de changer de ton, a perdu toute crédibilité.