Le 27 octobre au soir, la grisaille est au rendez-vous à Yaoundé. Le ciel se veut menaçant, des éclairs zèbrent le ciel sombre au loin. Il est environ 19h et le siège du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), à Odza, connait un mouvement des personnes inhabituel pour une heure pareille.
A l’intérieur, Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto s’exprime face à la presse. La conférence nocturne a lieu dans une petite salle au décor simplifié : deux roll-ups à l’image du candidat du Mrc, deux caméras fixes et deux téléphones qui retransmettent la communication en direct sur Facebook à des milliers d’internautes. Une poignée de journalistes est présente.
Malgré l’arsenal déployé pour l’éclairage, l’ambiance est austère. Bibou Nissack parle prioritairement du Plan national de résistance élaboré par le Mrc. Lequel, selon lui, « n’a rien à voir avec une insurrection » contrairement à ce que les détracteurs de ce parti font divulguer. « Les revendications qui sont les nôtres sont politiques.
Alors, que ceux qui menacent sachent que ce qui a commencé samedi va se poursuivre avec détermination », poursuit-il.
Ce mouvement observé à Douala a connu l’arrestation de 58 militants pro-Kamto. Il pointe ainsi du doigt « la violence des forces de l’ordre » et note qu’au cours de cette marche pacifique, des blessés ont été enregistrés. Par ailleurs, le siège du parti a été attaqué et « partiellement détruit » par les hommes en tenue.
Sur le caractère illégal des actions menées jusqu’ici par le Mrc, Bibou Nissack insiste sur le fait que jusqu’ici, le Mrc n’a violé aucune loi et est resté en phase avec la constitutionnalité. Par ailleurs, « les recours au plan local ayant été épuisés, ils demeurent ceux au plan international. Nous nous battrons contre ces abus avec toutes les armes de la légalité », poursuit-il. Cette mini-conférence de presse nocturne aura duré environ une trentaine de minutes.
Depuis le 15 octobre, toutes les réunions et manifestations du Mrc sont interdites par les autorités administratives. Les forces de l’ordre ont interrompu à ce titre la conférence de presse de Paul Eric Kingue. Ce dernier s’est finalement exprimé via un Facebook Live.
Les réseaux sociaux pourraient dès lors devenir les seuls moyens du parti de Maurice Kamto face à la stratégie d’étouffement mise en place par le gouvernement.
Mutations
