Cameroun : Avis du Professeur Aimé Bonny sur la Polémique autour des tests d’ADN dans l’affaire Martinez Zogo

L’enquête ouverte pour confirmer  la dépouille qu’on présente comme étant celle de Martinez Zogo est en arrêt, parce que la famille du défunt directeur d’Amplitude FM à Yaoundé, n’a pas suffisamment d’argent pour financer les tests d’ADN dans un laboratoire en Europe.

«Les prélèvements ont été effectués sur des parents du supplicié, ainsi que sur la dépouille, afin d’établir l’identité de ce dernier. Seulement, les prélèvements effectués depuis dimanche 22 janvier, n’ont toujours pas été expédiés à l’étranger pour leur analyse, ces tests ne se faisant pas pour l’instant au Cameroun » a révélé le quotidien Le Jour, parution du vendredi 27 janvier 2023.

Le Professeur Aime Bonny a fait une analyse sur cette question :

« Les tests génétiques sont une activité scientifique et pénale (lien de parenté, identification d’un suspect en criminologie) et également médicale (diagnostic des maladies génétiques par mutation de gènes) régulièrement pratiquées dans tous les pays occidentaux, et dans la plupart des pays africains à PIB inférieur à celui du Cameroun.

Le Sénégal n’envoie pas les échantillons à l’étranger pour le séquençage génomique, le Cameroun si. Il existe un seul centre au Cameroun, géré par les européens, qui pratique timidement ces analyses, et ce dans le cadre de protocoles de recherche.

L’équipement pour faire du séquençage du génome humain coûte moins de 300 millions de Fcfa, c’est à dire 100 fois moins que la somme détournée par un seul bénéficiaire des lignes budgétaires 94 ou 65 qui ont précipité Martinez ZOGO dans le monde des asticots.

D’ailleurs, il est courant aujourd’hui de ne pas acheter ces équipements coûteux et rapidement dépassés mais de les louer à des tarifs très avantageux. C’est dire s’il s’agit simplement d’une politique sanitaire volontairement minimaliste. Une offre de santé publique villageoise car le peuple ignorant à un standard d’exigence rabougri.

Une aubaine pour les assassins de MZ qui n’ont rien à gagner que leurs ADN soient retrouvés sur les pièces anatomopathologiques (autopsie) du décédé. En effet, l’analyse des empreintes génétiques sur la dépouille est la clé de voûte de toute enquête sérieuse qui confondra tous les suspects. Voilà comment la pauvreté imposée profite toujours à toute dictature. »

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