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Cameroun : Caroline Meva ou la jeune Lionne de l’écriture

De l’administration publique où elle a pris sa retraite en 2005, cette passionnée de l’écriture a atterri en littérature et en philosophie. Elle compte désormais sur le marché plus d’une œuvre entre autres, Les Supplices de la chair, Les Exilés de Douma.

Il y a de cela 16 ans, que Caroline Meva adoucit les cœurs de nombreux lecteurs de la scène nationale et internationale à travers ses écrits. Ceci après avoir divorcé avec la fonction publique camerounaise en 2005. Puisque l’acte de mariage a été signé en 1987 lorsqu’elle fait son entrée dans le monde professionnel en intégrant le ministère des Finances (Minfi). A l’époque, titulaire d’un diplôme de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), elle assure les fonctions de contrôleur financier auprès du ministère de l’Agriculture. « Depuis 2005, grâce à ma liberté retrouvée, je me consacre entièrement à ma passion, l’écriture », se réjouit-elle.

Originaire de la région de l’Est du Cameroun, cette ex-étudiante de l’Enam en 1981 a vu le jour dans la localité de Messaména. Elle est aussitôt confiée à ses oncles maternels, loin de l’affection de ses géniteurs suite à leur séparation. Dans cet environnement, elle décroche son baccalauréat en 1978. « Mes oncles à qui j’ai été confiée étant fonctionnaires tous les deux, j’ai dû changer fréquemment d’établissements primaires et secondaires au gré de leurs affectations à travers le pays. J’obtiens mon baccalauréat en série littéraire en 1978, et je m’inscris à l’université de Yaoundé l’année suivante en faculté des lettres et sciences humaines, études sanctionnées par une maîtrise en philosophie, option épistémologie », ressasse l'écrivaine.

A ce jour, cette amoureuse de la lecture a, à son actif, plus d’une œuvre littéraire. La plus récente est  Les supplices de la chair  publiée aux éditions au lys bleu en 2019. Bien qu’ayant mis ses compétences au service du ministère de la Santé. Caroline Meva occupe également le poste de chargée d’études au secrétariat général du Minfi. Puis, cadre à la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun.

Dans sa dernière œuvre, Les supplices de la chair, Caroline Meva éveille les consciences sur les tares sociales. En l’occurrence, le viol, la pauvreté, la polygamie, le blanchiment artificiel de la peau. Entre les lignes, la mère de famille se penche prioritairement sur le parcours professionnel du personnage « Mabelle ». Celle-ci ayant fait de la prostitution sa carrière pendant trois décennies. A travers cette publication, elle fait le bilan de ce parcours au crépuscule de sa vie. « Mabelle », qui est devenue des années plus tard femme d’affaires de renommée politique, elle a gravi les marches de la prostitution depuis ses débuts à l’âge de 18 ans, à Nkanè, un bidonville d’une grande ville africaine. Elle a tour à tour été, courtisane de luxe dans un quartier huppé de la capitale, entremetteuse et maîtresse sadomasochiste.

Les exilés de Douma

Pour son baptême du feu dans le monde littéraire en 2006, elle publie aux éditions l’Harmatan le roman intitulé, « Les exilés de Douma », Tome I, . Sous la casquette du pseudonyme de Marie-ange Evindissi, Caroline Meva conte l’histoire des Fongs. Une petite tribu d’Afrique centrale, celle de trois périodes importantes de son évolution : de l’esclavage à la fin du 19e siècle jusqu’à l’aube des indépendances, en passant par la période coloniale. « Les sentiers de l’exode » qui constituent le tome 1 relate l’émigration du peuple Fong vers le Sud et à l’intérieur des terres, sous la houlette de son chef. On y lit également les péripéties de ce long périple à travers les sentiers de la forêt, ainsi que les premiers instants de la rencontre des peuples de la forêt avec les explorateurs, les missionnaires, les commerçants et les vendeurs d’esclaves blancs, venus des contrées lointaines. Elle ne va pas s’arrêter à ce niveau de l’histoire d’une partie de sa patrie. Un an après, elle revient dans la scène avec le tome 2 axé sur « Ombres et lumière sur la forêt ». Une époque de l’histoire qui a engendré des réformes sur la gestion administrative, politique et économique. Les peuples de la forêt ont du mal à résister face au raz-de-marée de la culture étrangère véhiculée par les colons, qui bouleverse leurs us et coutumes, leurs comportements, leurs modes de vie traditionnels.

En 2014, Caroline Meva commet le tome 3 qui parle de la « Tempête sur la forêt. » Dans cette production, elle met en exergue la rébellion des peuples de la forêt face aux rigueurs imposées par l’empire colonial. Son vœu est de transmettre notre histoire et notre patrimoine culturel traditionnel aux générations suivantes. Au cours de ces dix dernières années, Caroline Meva fait partie de la catégorie d'écrivains qui fait bouger les lignes de la littérature camerounaise d’expression française.

Correspondance particulière de Crescence Yolande Akaba