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Cameroun : « Ce jour où j’ai eu la chance de dire à ma mère : Maman, aujourd’hui tu ne vendras plus jamais de poissons », Samuel Eto’o

On l’a vu marqué des buts, on l’a vu jubiler avec passion. Il a pleuré, il a ri. Il s’est bagarré, il a eu tort ou il a eu raison. Il a forgé sa légende, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année. Il, c’est Samuel Eto’o Fils.

Né le 10 mars 1981 à Nkon, dans une banlieue de Yaoundé au Cameroun, Samuel Eto’o comme la plupart des enfants africains, apprend le football dans la rue. Il a fait ses premiers pas à Mvog-Ada, l’un des quartiers les plus pauvres de Yaoundé, la capitale du pays.

Fils du comptable David Eto’o et de Christine Eto’o, Samuel comme ses cinq frères et sœurs (Sidonie, Madeleine, Pauline, David et Etienne), a été inscrit à l’école. Mais le gamin aimait beaucoup pluse jouer au football.

Quand le papa perd son poste de comptable à Yaoundé, il ramène sa famille à Douala et s’installe à New Belle, quartier sensible de la cité portuaire après un éxil de quelques années. La misère guettait la famille, la panique s’installait mais, le petit Samuel ne trouve abri que dans le foot de rue.

Fan de Roger Milla, Eto’o se démarquait, déjà, à l’âge de 9 ans. Malgré la pression et l’injonction de sa mère Christine pour le persuader d’aller à l’école, le gamin obtempère mais ne se prive pour rien au monde de son loisir.

Il fallait le faire, lui, il veut absolument taper dans le ballon tout le temps et partout. Devant sa maison à New Belle, dans un amas de tôles à côté du centre religieux, il tient à s’y affirmer comme le plus fort du quartier. Aujourd’hui, ces premières arabesques sont immortalisées à la craie, sur le mur de quincaillerie : « Avenue Samuel Eto’o fils ».

C’est là qu’il apprit à dribbler, entre les poules et les chats, sur une terre battue irrégulière, contre des adversaires à pieds nus. Le petit génie aussi parlait peu. Samuel Eto’o était un enfant très calme, doux et timide.

Quand il inscrivait un but au quartier, on lui donnait 1000 francs CFA (environ 1 euro 52 centimes) pour acheter une bouteille d’eau ou une brochette. La vie était dure pour les Eto’o, mais ils arrivaient à s’en sortir.

Un beau jour, Diallo Siéwé, un entraineur à Douala a été alerté sur le jeune crack qui fait malheur au quartier. Le coach file voir la merveille scintiller dans une rue de New Bell, le quartier le plus populeux de Douala, leur quartier. Conquis, il lui demande illico d’intégrer sa structure. La réponse du gosse reste à jamais gravée dans sa mémoire.

Samuel l’a regardé et lui a dit : « C’est vous le coach Diallo? Vous savez, je suis très fort, je ne sais pas si vous pourrez m’apprendre quelque chose ! ».

Très conscient, il s’adressait à l’un des formateurs les plus respectés de la ville. Jamais un gamin ne lui avait parlé comme ça. Mais Eto’o va changer d’avis quelques heures plus tard.

Le soir, le coach Diallo le voyait débarquer à la maison à proximité de la sienne. Il avait changé d’avis et c’était le début d’un rêve. Il rejoint alors l’Union camerounaise des brasseries de Douala et écrase la concurrence. Avant tous les matches, le petit Samuel lit sa prière et remet le bout de papier dans sa chaussette. Au fil des mois, son talent fleurit sur les terrains les moins verts et les plus vagues de Douala. Le Cameroun était devenu trop petit pour lui. Agé de 15ans, il décide de partir à la conquête de l’eldorado européen.

Samuel Eto’o, entre essais infructueux et galères européennes

En quittant son Cameroun natal, le jeune Samuel Eto’o, alors âgé de 15ans, n’a pas atterri premièrement en Europe mais au Paraguay via le Brésil. L’homme d’affaires Pedro Aldave avait entre les mains la possibilité d’emmener le jeune crack à Cerro Porteño. En 1996, deux jeunes Camerounais sont partis en aventure au Brésil : Il s’agit de Gérémi Njitap et de Samuel Eto’o.

Les deux gamins ont intéressé Pedro Aldave, le Président du club Paraguayen, Cerro Porteño. Le club finit par signer le jeune milieu Gérémi et délaisse Eto’o à cause de son physique. Il était jugé trop maigre et sans grand avantage pour affronter les défenseurs violents du football Guarani. Le club ne voulait pas trop risquer, donc un seul se rendrait à Asunción pour les tests. Njitap signe au début des années 1997 au club Paraguayen et Eto’o va s’envoler en France pour tenter de se trouver lui aussi un club.

Arrivé en France, il ne dispose alors que d’un visa de dix jours, très insuffisant pour s’installer à Paris. Eto’o vit alors clandestinement et ne quittera plus son appartement. Il demande d’intégrer le Centre de formation du PSG mais sans papier, la réponde du club a été négative.

« J’ai d’abord pris la mauvaise décision comme tous jeunes africains qui rêvent d’aller en Europe. J’étais sans papier en Europe. J’étais arrivé avec un visa pour 10 jours. Je vais sur Marseille, Avillon, et je décide de rester à notre Dame. Je reste à Paris. Après, j’ai dit à ma sœur que je rentre au Cameroun. C’était difficile, puisque je reste plusieurs mois et je ne sors que 2 ou 3 fois. C’était l’époque où tout le monde était soupçonné sans papier et quand on vous attrapait, on vous rapatriait, c’était vraiment difficile. »

Samuel Eto’o rentre au Cameroun très déçu et décide d’intégrer le Centre Kadji Sport Academy (KSA), basé à Douala dans la capitale économique du Cameroun. Samuel ne s’amuse plus, il prend tout au sérieux et impressionne à KSA. Le Havre en partenariat avec le centre, l’invite en essai en Normandie. Eto’o repart en France avec enthousiasme mais une fois encore, c’est avec déception et tristesse qu’il va retourner dans son pays bredouille.
Un désaccord, l’essai au Havre était concluant mais à 16ans, Eto’o voulait un contrat Pro mais le club ne lui garantissait qu’un contrat pro-stagiaire. Pas trop découragé, il profite du temps restant pour se faire tester sans à l’ASS Saint Etienne et l’AS Cannes avant un retour au bercail.

Premier club de Samuel Eto’o

De retour au Cameroun, Eto’o a été appelé en sélection junior du Cameroun alors qu’il n’avait que 15 ans. Il signe un doublé contre la Côte d’Ivoire et se fait repérer par Pirri, alors recruteur du Real Madrid. Pirri lui propose un essai au club Meringue. Eto’o débarque en Espagne 10 jours après avec un visa, en règle cette fois-ci.

Il réussit avec brio au test et le Real Madrid lui offre un contrat. C’était le début d’un rêve glorieux, un peu cauchemardesque. Lors de sa première saison, il évolue avec la Castilla, l’équipe réserve du Real Madrid, car il était jugé trop jeune pour jouer en équipe première.

La concurrence était rude et le Real Madrid décide de prêter son nouveau crack au CD Leganes lors de la saison 1997-1998. Le club évoluait en 2è division. Eto’o marque les esprits en marquant 4 buts en 30 matchs. A la fin de la saison, il retourne au Real Madrid pensant finalement être intégrer au club Meringue. Mais le club blanc lui fait de fausses promesses et le prête à nouveau pour 6 mois à l’Espanyol.

Samuel ne jouera aucun match avec le club et retourne une deuxième fois à Madrid. Il doit faire face à la concurrence de Raul, Morientes, Nicolas Anelka. Il joue tout de même 6 matchs mais n’a réussi à trouver le chemin des filets. En Janvier 2020, le club l’envoie à nouveau en prêt, cette fois-ci à Majorque avec option d’achat.

«Ma signature au Real Madrid, c’était l’espoir et un début d’un rêve pour moi. Seulement mon rêve était devenu cauchemar parce que ce que j’aime le plus faire, c’est-à-dire jouer au football, je ne pouvais pas le faire. J’étais rentré en bras de fer avec le Président. Il faut qu’on donne la chance aux jeunes joueurs. Rien n’a été facile pour moi. Le jour où j’ai dit à ma maman : aujourd’hui tu ne vendras plus le poisson, c’était déjà une réussite pour moi.

Et je me disais, je vais y arriver car c’était pour moi une souffrance de voir ma pauvre maman se réveiller à 2h du matin pour aller acheter du poisson qu’elle devrait revendre le lendemain. Si dans un grand club on ne vous donne pas cette chance, alors, il faut aller ailleurs. Moi à chaque fois je rencontrais le Real Madrid à Majorque, je me donnais à fond et j’ai eu une discussion avec le Président du Real Madrid de l’époque.

Il m’a promis : Non Samuel, la saison prochaine, tu reviens à la maison et j’étais heureux comme tout. La saison prochaine, rien du tout ».

Le Real Madrid finit par vendre Samuel Eto’o à Marjorque et le Camerounais explose dans les rouges et noirs. A l’époque, Pedja Mijatovic, chargé des recrutements du club madrilène a tenu à lever un coin de voile sur le dossier de Samuel. « Nous n’y avons jamais pensé. Nous n’avions jamais voulu d’Eto’o au Real Madrid. Avec Ruud van Nistelrooy, Arjen Robben, Raul… Il aurait été impossible de le faire jouer ici ». Une terrible erreur, au vu de la carrière accomplie par la légende camerounaise. Et sa légende, Eto’o l’a écrit tout seul… son parcours en est la preuve.

Samuel Eto’o, le parcours en club

Samuel Eto’o inscrit 70 buts en 165 matchs avec Majorque et gagne la Coupe d’Espagne en 2003 mais va perdre la Supercoupe d’Espagne la même année. Sa belle forme intéresse le Barça, l’ennemi de son ancien club, le Real Madrid.

Le Barça avait déjà réussi à signer Ronaldinho une saison plus tôt mais le Brésilien ne pouvait pas faire le job seul. Un élément clé manquait toujours devant. Cette pièce a été retrouvée une saison après l’arrivée de Roni, en Méditerranée sur l’île de Majorque. Samuel Eto’o débarque et le Barça retrouve ses sensations. L’attaquant a été la figure clée des exploits remarquables du club.

La conférence de presse d’Eto’o a donné le ton : «J e courrais comme un homme noir pour vivre comme un homme blanc. Je ne retournerai pas à Madrid même pas pour 1000 millions ». C’était un joueur en mission, quelqu’un déterminé à prouver que ses sceptiques avaient tort. Il voulait à tout prix atteindre le sommet absolu, même s’il devait traîner avec lui un club encore en déroute.

Lors de sa première saison au Camp Nou, Eto’o a marqué 25 buts en championnat, terminant meilleur buteur de la Liga (C’est la première fois qu’un joueur de Barcelone avait dépassé ce tableau depuis Ronaldo en 1997, Ndlr). Il permet aux Blaugrana de remporter leur premier titre de champion depuis 1999. Dans un moment emblématique, lors des célébrations dans un Camp Nou bondé, Eto’o a pris le temps de se souvenir des sceptiques, conduisant les supporters dans un chant d’anti Real Madrid.
Après des années de souffrance, Eto’o a rendu fier le Barça. La saison suivante, Eto’o a de nouveau dominé les classements, assurant un autre titre. Mais c’est sa contribution du 17 mai 2006 qui a été la plus importante de toutes. Avec le Barça à seulement 15 minutes d’une défaite en finale de la Ligue des champions contre Arsenal, Eto’o s’est précipité dans la surface depuis l’aile. Il s’accroche à la passe d’Henrik Larsson pour délivrer le club. Barcelone a remporté la Coupe d’Europe (La ligue des Champions, Ndlr) pour la première fois depuis 1992 et seulement la deuxième fois de son histoire.

Mais l’arrivée de Pep Guardiola a un peu précipité le départ du Lion Indomptable. Pour sa seule saison sous Guardiola, il termine encore Pichichi bien qu’il ne s’entendît pas avec le technicien Catalan.
« D’abord, je suis allé le voir pour lui dire qu’il n’était pas un excellent joueur, mais un bon joueur. J’ai eu une offre pour joueur. Comme entraîneur, il n’avait pas le palmarès pour imposer ses idées dans le vestiaire du Barça. J’ai eu une offre de l’Ouzbekistan où on me payait 26 millions de dollars pour 6 mois, et là, Pep me dit d’y aller. J’ai répondu que c’est Eto’o qui te fera gagner, et tu viendras me demander des excuses. Nous étions aux états unis pour l’avant saison, et là Guardiola dit à Thierry Henry de prendre le numéro 9, et moi le 14. »
« C’était un manque de respect total, car j’ai beaucoup donné pour le club, et je ne pouvais rester silencieux. A la fin de la saison, je plante 35 buts, et je marque le premier but en finale de Ligue des Champions en 2009 face à Manchester United. Il s’en est suit un dîner arrosé où Guardiola a pris la parole pour me féliciter sur ma saison et mon professionnalisme, et c’était la première fois où je lui ai fait confiance. Ce que je ne savais pas est que cela m’a coûté mon passeport pour l’Inter de Milan. »

A la fin de cette saison glorieuse où le Barça a tout raflé, Eto’o est vendu à l’Inter Milan contre Zlatan Ibrahimovic. Le Cameroun relève avec le brio le Challenge et va signer un deuxième triplé consécutif avec deux clubs différents, devant ainsi, le seul joueur de la planète à le réaliser. « Je serai à jamais reconnaissant envers Guardiola, il a permis à l’Inter de faire le meilleur deal, Ibra part pour Barcelone pour 80 millions plus Eto’o, c’est le plus beau transfert de l’histoire du football ».

Après avoir gagné 4 Ligues des Champions (1 au Real Madrid, 2 au Barça et 1 à l’Inter Milan) Samuel Eto’o n’a jamais remporté le Ballon d’or Européen. Après deux saisons en Italie, il s’envole en Russie et s’engage à Anji Makhatchkala. Il devient le joueur le mieux payé au monde. Mais les résultats sur le plan sportifs ne suivaient pas.

Après deux saisons, il retrouve José Mourinho à Chelsea et au bout d’une saison, il comme par enchaîner des aventures. D’abord à Everton, ensuite, un bref retour en Italie avec la Sampdoria. Ensuite, la Turquie. Il passe 3 saisons à Antalyaspor et devient le meilleur buteur de l’histoire du club avec 44 réalisations avant de tomber en disgrâce avec les supporters suite à sa nouvelle de rejoindre le Konyaspor. Le Camerounais termine son voyage au Qatar SC et est à tout jamais une légende du football.

-Ses débuts en équipe nationale

Samuel Eto’o débute avec l’équipe camerounaise cadets à treize-quatorze ans avant d’être surclassé en Juniors avec qui il signe un doublé malgré la défaite lors de son premier match contre la Côte d’Ivoire (3-2).

Au cours de sa première saison en Espagne, au CD Leganés prêté par le Real Madrid, Eto’o est convoqué en équipe du Cameroun A par le nouveau sélectionneur Claude Le Roy. Samuel part en tournée avant d’être sélectionné pour la Coupe du monde 1998 à la fin de la saison. À 17 ans et 3 mois, Eto’o est le plus jeune joueur du tournoi.

Sur le plan offensif, l’équipe est dominée par Patrick Mboma et François Omam-Biyik. Lors de la première journée, le Cameroun et l’Autriche se neutralisent sur le score de (1-1). Pour la deuxième journée contre l’Italie, Eto’o entre en jeu à la place de Mboma à la 66e minute, mais ne peut empêcher la défaite (0-3). Lors de la dernière journée, le Cameroun et le Chili font match nul (1-1) entraînant l’élimination. Les débuts de Samuel ne sont donc pas époustouflants mais il reste jeune, très jeune et a une grosse marge de progression.

Nous sommes le 28 janvier 2000, période de Coupe d’Afrique des Nations et lors de la seconde rencontre entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire, Eto’o inscrit son premier but international à la 45e minute (3-0).

La légende comme à s’écrire avec en première ligne : un statut de second meilleur buteur du tournoi aux côtés de son compatriote Patrick Mboma. Les exploits et les titres vont se suivre et Eto’o en gagnera encore et encore.

-Exploits en équipe nationale

Samuel Eto’o a un palmarès long comme le bras. Sous le maillot national, le Lion Indomptable en a dompté des titres collectifs et individuels. En 2000, il était déjà Espoir africain de l’année. Un Espoir qui se révélera être le loueur africain des années : 2003, 2004, 2005 et 2010.

Fort de ces belles années lumières, il glanera également des distinctions individuelles notamment le Lion d’or africain : en 2004, 2009, 2010 et 2011. Sous le maillot du Cameroun, Samuel Eto’o aura également enfilé les buts. Il a trôné sur le continent avec des titres de Meilleur buteur de la Coupe d’Afrique des nations : 2006 avec 5 buts et 2008 avec 5 buts. Comment parler de ses exploits avec le Cameroun sans souligner l’année 2006 qui le voyait nommer dans l’équipe type de la Coupe d’Afrique des nations.
Pour boucler la boucle, Samuel est le Meilleur buteur de l’histoire du Cameroun avec 56 buts. Il est aussi le Meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations avec 18 buts. Masterclass. Voici un homme qui aura donc fait rêver le Cameroun pendant près de 15 ans. Une carrière internationale bien remplie qui aura tout de même connu des hauts et des bas.

-Ses conflits

Et oui ! Comment parler de Samuel Eto’o sans pour autant parler d’un homme au caractère fort. La légende camerounaise est un de ses joueurs qui ne se laissent pas faire qui peuvent aller au front, seul contre tous.

-En club, par exemple, il aura connu des bisbilles avec Pep Guardiola. Le FC Barcelone version 2009, entraîné par ce dernier, est surement l’une des meilleures équipes que le football n’ait jamais connues.

Pièce essentielle ce de cette équipe historique, Samuel Eto’o a pourtant eu d’énormes problèmes avec Pep Guardiola. Le technicien espagnol ne lui faisait pas toujours confiance et n’hésitait parfois pas à minimiser la Légende camerounais. Ce dernier répondait sur et en dehors du terrain.

Et des clashs, Samuel Eto’o en a connu plusieurs. Il s’est accroché avec Roger Milla qu’il accuse de l’avoir poignardé dans le dos au moment où ce dernier l’inviter à ne plus le considérer comme son père. Que dire de la rocambolesque affaire avec Alexander Song avec des accusations peu masquées de ce dernier envers Samuel Eto’o à qui il reprochait de vouloir approcher sa femme.

Dans un audio qui aura fait le tour d’internet, Alex Song disait être prêt à en découdre avec Samuel Eto’o qui n’a pas vraiment donner intérêt à cette affaire sans doute occupé par d’autres combats. Et oui, des combats Samuel Eto’o en a eu.

En 2011, par exemple, il a eu un accrochage avec le Néerlandais Wesley Sneijder. Rien de bien exceptionnel mais ceci avait eu le don de briser l’ambiance au sein d’un Inter Milan qui devait affronter le Milan AC en Supercoupe d’Italie face au rival éternel, le Milan AC. Eto’o et Sneijder perdront cette rencontre, laissant un goût amer à leurs coéquipiers et dire qu’ils se sont bagarrés pour une histoire de voyage en première classe.

Et des conflits, Samuel Eto’o n’en a pas eu qu’avec le monde du football. Les politique et certains citoyens camerounais ont mal digéré son rapprochement avec Paul Biya. L’on se souvient que l’ancien attaquant du FC Barcelone avait tenu ses propos de soutien au sortir de l’audience que le chef de l’Etat camerounais avait accordé à la délégation de la CAF et à Samuel Eto’o.

La délégation était composée du président Ahmad Ahmad, de son vice-président Constant Omari, de Me Dieudonné Happi le président du comité de normalisation du football camerounais. N’en déplaise à ses compatriotes, Eto’o est un ami de Paul Biya. Une amitié qu’il assume pleinement.

Le dernier clash en date pour Samuel Eto’o est celui avec Patrick Mboma. Les deux hommes se sont livrés une bagarre verbale née d’une reproche de Samuel Eto’o à l’ancien buteur camerounais qui avait postulé pour le poste de sélectionneur du Cameroun. D’un post à un autre, les deux hommes se sont défendus sur les réseaux sociaux et depuis, les choses semblent s’être calmées.

Mais rien n’est jamais bien calme quand on se nome Samuel Eto’o. L’ancien attaquant du FC Barcelone nous a tous marqués lors qu’il célébrait, montrant sa peau noire, en finale de Ligue des Champions face à Manchester United. Son combat contre le racisme, il l’a toujours porté.

– Ses actions (sa fondation, ses aides)

La légende camerounaise, ayant joué dans divers pays, a très souvent été victime de racisme (notamment en Espagne et en Italie). Ce phénomène continue de se produire et pour lui, c’est aux autorités du monde du football d’en trouver les solutions avec des décisions fortes.

Selon lui, la planète foot doit également gérer l’épineuse question du racisme. Alors qu’une partie de l’Italie ne considère toujours pas que des cris de singe à l’encontre de joueurs noirs soient racistes, l porte le combat. Devant l’attentisme des dirigeants de Serie A, les joueurs peinent à s’organiser même s’il y a quelques mois Blaise Matuidi avait assuré que si la situation venait à se reproduire il quitterait purement et simplement le terrain.

Cette solution, c’est celle que prône d’ailleurs Samuel Eto’o. Interrogé par la Gazzetta dello Sport sur le sujet, le triple vainqueur de la Ligue des Champions n’y était pas passé par quatre chemins : « bien sûr qu’il faut quitter le terrain. Le football déplace beaucoup d’argent, mais la plupart des acteurs qui le génèrent sont noirs. Si un jour avec l’appui des joueurs blancs, ils décidaient de ne pas jouer ici, je pense que tout changerait rapidement. » Une décision radicale qui pourtant pourrait valoir satisfaction. Le cas récent de Moussa Marega avait fini de démontrer cette nécessité de tout arrêter en cas d’actes racistes.

-Au-delà de ce combat contre le racisme, Samuel Eto’o est une l2gende au bon cœur et ses bienfaits se ressentent à travers sa Fondation. Celle-ci a été créée en mars 2006, elle est constituée comme une organisation à but non lucratif dont les activités se concentrent principalement en Afrique de l’Ouest. Cette fondation utilise ce facteur avec responsabilité et engagement et sensibilise de cette manière notre société sur les besoins d’un continent comme l’Afrique. Son objectif est de protéger l’enfance et la jeunesse, en apportant des aides d’urgence et en encourageant l’éducation, la santé et l’intégration sociale pour les plus défavorisés, afin de les aider à construire des opportunités pour l’avenir.

La Fondation Samuel Eto’o utilise également le sport comme outil visant à renforcer l’intégration des enfants handicapés mentaux.

Depuis 2008, la Fondation Samuel Eto’o concède chaque année 80 bourses aux meilleurs étudiants de l’Université de Yaoundé II. En 2010, la fondation a également fait un effort important avec la livraison de matériel informatique.

Sur le plan humanitaire, la fondation a contribué à la création de cinq orphelinats au Cameroun. En 2008, la Fondation Samuel Eto’o et USP Fundación Alex (basée à Barcelone) sont parvenues à un accord pour offrir une assistance hospitalière aux enfants du Cameroun, âgés entre 1 et 14 ans, atteints de maladies difficilement opérables dans le pays.

En plus de sa Fondation, Samuel Eto’o est aussi à la tête du projet Fundesport, quatre centres de formation basés au Cameroun (Douala, Yaoundé, Limbé et Bamenda) et un autre au Gabon (à Libreville). Il s’agit d’offrir les meilleures chances aux jeunes sportifs africains, en utilisant le football comme un outil de développement social, économique et culturel tout en veillant à garantir à ces jeunes une insertion professionnelle sécurisée.

Des jeunes comme Lionel Enguene, Jean-Marie Dongou et Gaël Etock passés par Fundesport ont intégré La Masia (centre de formation du FC Barcelone). Fabrice Olinga, devenu international camerounais à 16 ans, est aussi passé par Fundesport. Une section a été créée pour le handball féminin grâce à un partenariat avec le BM Atlético de Madrid. L’engagement de Samuel Eto’o est donc sans failles auprès des populations démunies, des efforts faits sans retraite.

-Retraite

Et parlant de retraite, celle de Samuel Eto’o est encore récente. C’est à la suite de l’élimination en Coupe du Monde 2014 qu’il prend sa retraite internationale. Souffrant du genou, il n’eut d’ailleurs pris part qu’au premier match contre les Mexicains. Sa retraite effective des terrains, en club donc, il l’aura annoncé dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 septembre 2019.

« The End, vers un nouveau défi » et de ce message d’adieu, nous aurons retenu cette phrase : « J’ai besoin de me reposer, j’ai couru pendant 24 ans et je pense qu’il est temps que je profite avec mon épouse et mes enfants ». Mais Samuel Eto’o, comme à chaque fois, a promis dans la foulée qu’il allait très vite revenir. « J’ai gagné en Europe comme joueur, je dois gagner en Europe comme entraîneur », avait-il alors dit au micro de Canal Plus.

– Reconversion

Pouvions nous l’imaginer loin du football ? Samuel Eto’o a d’abord annoncé qu’il veut devenir entraîneur de football mais entretemps, il fait ses armes auprès de Ahmad Ahmad. Il est à la CAF et y est chargé des relations avec les fédérations et les confédérations de football. Il a pour mission de jouer l’intermédiaire entre le président de la CAF et les différentes fédérations du continent africain.
Un sacré rôle pour un jeune retraité. Un jeune retraité qui garde en tête ses ambitions de technicien. Il a déjà son plan de jeu. « Je suis fan d’un Guardiola. Je suis un amoureux du foot, je me dis qu’il faut gagner avec la manière. Le foot, c’est comme aller au théâtre : c’est beau d’aller au stade et d’y voir un beau spectacle. Quand vous regardez les équipes de Guardiola jouer, vous ne vous ennuyez jamais parce que vous voyez une équipe qui défend avec le ballon, qui attaque, qui crée des espaces… Vous voyez des actions magnifiques ! ». On pourra donc s’attendre à du tiki taka quand Eto’o prendra en charge sa première équipe.

Le défi est immense mais l’homme n’est pas petit. Une carrière remplie, faite de haut et de bas mais une carrière que peu de joueurs ont pu réaliser. Des rues du Cameroun au sacre Européen et continental, Samuel Eto’o est une légende, détestée ou adulée mais une légende dans le pur sens du terme. Ces quelques minutes auront sans doute permis de s’en apercevoir.

En espérant que vous aurez passé un moment unique en compagnie d’Afrique Sports nous vous remercions pour votre fidèle attention et vous donnons rendez-vous très vite pour un nouveau dossier de légende. En attendant, vive le football, vive le Cameroun, vive l’Afrique, vive le monde du football mais surtout, vive Samuel Eto’o !

Pour nous, Africains, arriver en Europe, c’est un miracle. Réussir après ce que vous entreprenez, c’est un autre miracle. Rien n’a été facile pour moi. Le jour où j’ai eu la chance de pouvoir dire à ma mère : 'Aujourd’hui tu ne vendras plus jamais de poissons', c’était déjà une réussite pour moi. Car c’était une souffrance de voir ma mère se réveiller à 2 heures du matin pour aller acheter du poisson qu’elle devait ensuite revendre au marché. Après ça, je me suis dit que je pouvais devenir le meilleur."

Afrique Sports