Le Conseil constitutionnel camerounais a jugé « irrecevables » mardi, seize requêtes, dont le recours de l´opposant Maurice Kamto qui avait réclamé la récusation d´une majorité des membres du Conseil, en estimant qu´ils était « partiaux ».
Sur dix-huit requêtes en annulation totale ou partielle de la présidentielle, seize – dont celle de l´opposant Cabral Libii – ont été jugées irrecevables mardi par le Conseil constitutionnel.
Le Conseil, qui est chargé d´étudier les contentieux post-électoraux avant de proclamer les résultats de la présidentielle du 7 octobre, a commencé à examiner mardi les plaintes post-électorales déposées par plusieurs candidats.
L´audience, suspendue mardi soir vers 20H00 (19H00 GMT), reprendra mercredi. La requête de l´opposant Maurice Kamto, examinée en premier, a été jugée « irrecevable » car M. Kamto n´est « pas habilité » à demander la récusation du Conseil, a jugé Clément Atangana, président du Conseil constitutionnel dont les membres sont nommés par le président Paul Biya.
La requête de l´opposant demande la récusation de six membres du Conseil constitutionnel. M. Kamto – qui a revendiqué le 8 octobre la victoire à la présidentielle, se mettant « hors la loi » selon le gouvernement – a estimé que certaines de ces six personnalités de la Cour constitutionnelle ont des « affinités avec le parti politique RDPC », le Rassemblement démocratique du peuple camerounais du président sortant Paul Biya, candidat à un septième mandat consécutif. Candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), l´opposant a également souhaité que le contentieux post-électoral soit examiné par une autre juridiction, mais un rapporteur du Conseil a proposé que cette requête soit elle aussi jugée irrecevable, estimant qu´il n´avait pas qualité pour formuler une telle demande.
L´audience du Conseil a été suspendue au moment de l´examen des irrégularités présentées par le MRC, qui souhaite l´annulation du scrutin dans les circonscriptions où il note des irrégularités.
Me Michelle Ndoki, du collectif des avocats de M. Kamto, a expliqué, documents à l´appui, que de simples tableaux récapitulatifs avaient remplacé les procès verbaux dans plusieurs départements.
Elle a aussi relevé un écart entre que le nombre d´inscrits dans certaines circonscriptions et le nombre d´inscrits sur Elecam, l´organe chargé d´organiser les élections.
Dans tous les départements visés, dont le Dja-et-Lobo (sud) d´où Paul Biya est originaire, le vote est largement en faveur de M. Biya qui obtient 99% des voix dans certaines localités.
APF