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Cameroun - Élection Présidentielle: Les 6 grandes promesses non tenues de Paul Biya depuis 2011

Au moment où se clôture le mandat de 7 ans du Président Paul Biya entamé en 2011 et placé sous le signe des grandes réalisations, aucun des dix projets phares engagés n’est achevé ou ne respecte les délais d’exécution prévus. Ce sont : le Complexe industrialo portuaire de Kribi, le Barrage hydroélectrique de Mekin, le Projet hydroélectrique de Memve’ele, le , le deuxième pont sur le Wouri, l’autoroute Yaoundé-Douala

Le ministre des Travaux publics en guise d’exemple ne peut donner une échéance pour l’achèvement de l’autoroute Yaoundé-Douala. L’avant-projet détaillé a été validée en octobre 2014, soit une année après le lancement des travaux de la phase 1 par les Chinois. Le gouvernement s’est finalement résolu à construire un ouvrage provisoire, en décidant de diminuer la largeur de cette voie rapide longue de 196 kilomètres. Ce sera désormais 2 fois2 voies de 3,75m chacune. Plus tard, seront réalisées les troisièmes voies de part et d’autre.

Le casse-tête des indemnisations

Le retard dans la plupart des chantiers est lié aux problèmes d’indemnisation des populations dont certains continuent d’occuper les emprises des travaux. Le Projet d’alimentation de Yaoundé et ses environs en eau potable à partir de la Sanaga (Paepys) censé offrir 300 000 m3/jour n’est qu’à un taux de réalisation de 30%, 20 mois après son lancement. Le projet est pourtant prévu de s’achever dans 16 mois, soit en décembre 2019.

A en croire, Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Energie, l’essentiel des emprises est encore occupé par les populations qui attendent d’être payées avant de partir. Seuls 2 milliards F ont été payés jusqu’ici avec un reliquat de 10 milliards à verser encore. « Il serait hautement souhaitable que la question des indemnisations soit résolue à brève échéance », avait indiqué le directeur du projet, Dieudonné Ombala, le 14 mai dernier. Le ministre Gaston Eloundou Essomba avait répondu que « la mobilisation des fonds est en cours. »

La question des indemnisations plombe depuis 4 ans la progression des travaux de l’autoroute Yaoundé-Douala confié à l’entreprise chinoise China First Highway Engeneering Company. A ce jour, l’entreprise ne peut travailler que sur 40 kilomètres sur les 100 concernés par la phase 1 du projet. Impossible pour elle de respecter le délai contractuel de 5 ans qui expire en octobre 2018. Le chantier a été plusieurs fois bloqué par des populations en colère car lésées dans le processus d’indemnisation.

Les indemnisations posent problème dans les grands projets car, les partenaires financiers ne prennent pas en charge celles-ci. C’est le cas d’Exim Bank Chine qui finance le Paepys et le Projet hydroélectrique de Memve’ele. L’Etat du Cameroun doit indemniser, mais les fonds ne sont pas toujours disponibles à temps. En réalité, l’Etat peine à assurer les déblocages financiers qui lui incombe.

Disponibilité des fonds et administration corrompue

Achevé, le projet Memve’ele tarde à être livré faute de 50 milliards F nécessaires pour construire la route d’accès au barrage hydroélectrique. Par ailleurs, le Cameroun, qui négociait un prêt de 90 milliards d’Exim Bank, n’a pas pu préfinancer la construction de la ligne de transport de l’électricité. La société Synohydro a dû mettre 40 milliards F pour lancer les travaux qui sont aujourd’hui hors délais. Un autre volet du projet qui piétine est le Programme d’accompagnement socio-économique de Memve’ele (Pasem). Il vise à améliorer les conditions de vie des populations. « Le ministère des Finances doit mettre les fonds dans le compte du Pasem », assure Gérard-Paul Onji’i Esono, le responsable de la communication du Projet Memve’ele. Des fonds qui tardent à être débloqués.

La conduite des grands projets est également influencée par les problèmes structurels de l’Etat. L’ancien ministre de la santé et secrétaire d’Etat aux Finances en charge des reformes d’ajustement structurel et de stabilisation économique et financière Urbain Olanguena Awono, aujourd’hui en prison fait remarquer dans son livre Urgence d’un nouveau pacte républicain : Rêve d’avenir pour le Cameroun, que, « mal ficelés, surévalués, ou sous-évalués, marqués souvent du soupçon de la corruption, mal pilotés, exécutés parfois au rabais par rapport au projet originel, la plupart des chantiers engagés dans ces conditions ne seront pas achevés a court termes et au pire risquent d’être abandonnés… »

Des acteurs de l’administration impliqués dans la conduite de ces projets agissent en fonction de leurs intérêts personnels. A en croire Remy Etogo Mbarga, un consultant impliqué dans le projet Paepys, « Certaines personnes haut placées ont créé des blocages dès lors que leurs intérêts personnels n’étaient pas pris en compte. On a perdu du temps à faire des explications dont on se serait bien passé », explique-t-il. 4 milliards F destinés à indemniser les populations suite à la construction du Complexe industrialo-portuaire de Kribi avait ainsi conduit de nombreux fonctionnaires qui avaient détournés cet argent à leur profit en prison. Toute nos tentatives d’évaluer le niveau et le taux d’avancement des travaux non achevés ou non livrés ont été vains.

© Assongmo Necdem à Yaoundé pour Data Cameroon