La romancière rappelle à ceux qui prêchent l’évangile de l’abstention que Boycotter les élections n’a jamais changé l’histoire d’un peuple, d’une nation, encore moins d’une civilisation.
Maurice Kamto n’est pas nommément cité, mais tout porte à croire que la publication de Calixthe Beyala s’adresse au leader du MRC et tous les autres acteurs du boycott.
Dans 10 jours aura lieu le double scrutin, législatif et municipal. La campagne bat son plein et les candidats sillonnent villes et villages pour l’ultime exercice de séduction. Le MRC a annoncé qu’il ne participera pas à ces élections. Dans la foulée, le parti de Maurice Kamto a appelé les électeurs à boycotter ces consultations électorales.
Une très mauvaise option, pense Calixthe Beyala. C’est sur sa page Facebook que l’écrivaine, proche du parti au pouvoir, a adressé un message aux partisans du boycott « Boycotter les élections n’a jamais changé l’histoire d’un peuple, d’une nation et d’une civilisation… Et aucune communauté internationale n’a jamais sanctionné un État parce que les partis de l’opposition ont décidé de boycotter une élection », a tout d’abord rappelé la lauréate du grand prix littéraire d’Afrique noire en 1994.
Pour Calixthe Beyala, il est tout à fait évident que quelques voix se lèvent pour fustiger l’environnement où se tient les élections, mais en fin de compte, rien de transcendant. «La vie politique continue et les échanges inter Etats aussi », soutient-elle.
A ces politiciens qui refusent d’aller aux élections, elle dit ceci « Il vaut mieux aller, grignoter des parts que de ne pas un y aller du tout. Il vaut mieux aller aux élections et y dénoncer les irrégularités s’ils s’en trouvent, que de rester chez soi. Boycotter les élections c’est d’ores et déjà accepter sa défaite, donner à voir au monde qu’on n’est pas capable d’affronter l’adversaire politique ».
Calixthe Beyala ne s’arrête pas là. Refuser d’aller aux élections, dit-elle, c’est se cacher derrière un cache sexe pour ne pas montrer sa nudité politique en terme d’adhérents, d’adhésion populaire aux idéaux que l’on prétend défendre. « Votez blanc, votez jaune, votez rouge, mais allez voter pour exprimer votre mécontentement ou votre enthousiasme… Oui, allez voter ! La démocratie est un luxe ! Ne crachez pas sur cette chance que le destin vous donne », conclut-elle.
