Cameroun-finance : Le patronat camerounais préoccupé par l’absence de devises

tawamba gicam

C’était au cours d’une assemblée générale tenue le 16 mai 2019 dernier à Douala, la capitale économique du pays, dans laquelle les membres du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) ont tiré la sonnette d’alarme sur le risque de pénurie des produits importés due à la rareté des devises.

Selon le Gicam, cette rareté a fait exploser les taux sur le marché du change, notamment avec l’euro (745 FCFA pour 1 euro, contre 655 FCFA pour 1 euro par le passé). Cette réalité, apprend-on, plombe les transactions à l’international, puisque les entrepreneurs peinent de plus en plus à payer leurs fournisseurs à l’étranger. Selon les opérateurs économiques, si cette situation perdure, le pays pourrait bientôt se retrouver en situation de pénurie, notamment sur les produits importés.

Interrogés sur les raisons de cette rareté des devises observée dans l’ensemble de la zone Cemac depuis un an, les banquiers et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) se rejettent la responsabilité. Pour les banquiers, accusés par le Gicam de faire aux opérateurs économiques des « propositions indécentes » frisant des taux usuraires, la rareté des devises est imputable à la Beac.

La Banque centrale est accusée de rejeter beaucoup de dossiers sur les transferts internationaux, transmis par les établissements de crédit. « La banque centrale dispose de devises en quantité suffisante pour répondre, à tout moment, aux besoins des économies des États membres de la Cemac », avait répondu le gouverneur de la Beac en début d’année 2019, face aux plaintes des opérateurs économiques.

Abbas Mahamat Tolli avait cependant précisé qu’« il est apparu clairement que beaucoup de banques de la communauté sont en marge des règles encadrant le mécanisme de règlement des opérations internationales (…) Habituée à détenir des avoirs extérieurs injustifiés et à solliciter parallèlement les concours de la Banque centrale pour le règlement des opérations internationales, la majorité des banques affichent des comportements similaires face au suivi des dispositions réglementaires en matière de change, dont notamment véhiculer la mauvaise information aux opérateurs privés, ou refuser volontairement de régler leurs opérations ».

Dans la foulée, la Banque centrale a adopté une nouvelle règlementation relative à l’activité de change dans la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Celle-ci durcit notamment les conditions d’ouverture de comptes en devises hors de la zone Cemac.

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