Le Dr Fridolin Nke est toujours attendu chez le Colonel de la gendarmerie Emile Joel Bamkoui, dans cadre d’une « enquête de sécurité ». Le philosophe et enseignant de philosophie est accusé d’« incitation à la mutinerie au sein des forces de défense et de sécurité ».
Droit dans ses bottes, l’universitaire à la grosse gueule, ne compte pas céder aux intimidations. Il dit vouloir continuer sa mission : Eveiller les consciences, et affirme, un peu comme Socrate, qu’il préfère mourir dans la justice plutôt que de vivre dans l’injustice.
1/ Je ne peux plus mourir sans conséquence sur le système gouvernant actuel. Ça, c’est CERTAIN. Et je ne vis pas avec la perspective de la mort…
2/ Je ne suis pas influençable ni manipulable par les « autres », « nos frères », « voyous trompeurs », comme tu les appelles !
3/ Un philosophe ne se cache pas ; il prend des dispositions pour compliquer son assassinat…
4- JE N’ENGAGERAI PERSONNE AUPRÈS DE BAMKOUI pour quoi que ce soit !
5- JE NE FAIS PAS AMENDE HONORABLE, PARCE QUE JE FAIS SEULEMENT MON TRAVAIL, LA CRITIQUE SOCIALE ET POLITIQUE. Ma communication est constante, rationnelle, empreinte de provocations et de sérieux
Je sais ce que je dis. Je sais ce que je fais. Je suis et je resterai va-t-en-guerre quand il faudra, et poète si l’occasion se présente.
6- Ma plainte contre le col Bamkoui sera maintenue au Tribunal militaire. Personne sur terre ne peut me convaincre de la retirer, car personne ne m’a instruit de la déposer. À moins qu’il ne vienne me rencontrer, qu’il demande publiquement les excuses et qu’il me dédommage, parce que c’est à cause de leur système que je suis clochardisé. Et j’aviserai alors !
7-S’IL M’ARRIVE QUELQUE CHOSE MAINTENANT, IL SERA INSCRIT EN LETTRES D’OR DANS LA MÉMOIRE COLLECTIVE QUE JE MOURUS DE LA MAIN DE BIYA ET DE SA BANDE.
AU FINAL,
Ne te soucie pas de moi et ma mort, qui est mienne. Ma mort ne vous appartient pas; laissez-moi ma chose
Faisons ce que nous avons à faire, chacun selon son style et ses intérêts.
