En effet, le démêlé entre Express Union et les opérateurs de mobile MTN et Orange Cameroun s’embourbe devant les hautes administrations et l’on n’est pas encore prêt à un dénouement pour l’une ou l’autre partie.
En date du 15 février 2019, la société Express Union Finances a transmis à la Commission nationale de la concurrence, un mémoire de défense dans le litige commercial qui l’oppose depuis 2016 aux opérateurs de mobile MTN et Orange Cameroun. Cette entreprise locale accuse les deux leaders du marché de la téléphonie mobile de concurrence déloyale.
Selon elle, cette concurrence déloyale se manifeste par la surfacturation du code Ussd * 050# ou la suspension des numéros courts 8080 et 8081 par les deux opérateurs du mobile, qui opèrent également dans le mobile money. En effet, aussi bien les numéros courts que le code sus-mentionnés permettent à un client titulaire d’un compte domicilié dans les livres d’Express Union Finances, d’effectuer des opérations sur son compte à partir de son téléphone portable.
Quatre mois après le dépôt du mémoire de défense d’Express Union Finances, la Commission nationale de la concurrence n’a toujours pas ouvert les débats. Elle a déjà pourtant notifié à Orange et MTN Cameroun les griefs qui leur sont reprochés, informe une source proche du dossier. Cette instance s’est déclarée compétente pour ce litige le 30 novembre 2017.
Au peu d’empressement de la Commission nationale de la concurrence à statuer sur ce litige, apprend-on de bonnes sources, s’ajoute le non-respect (depuis 2 ans) par les opérateurs de mobile, de l’injonction du régulateur télécoms de reconsidérer les coûts pratiqués sur le code Ussd * 050#.
En effet, suite aux plaintes d’Express Union Finances, le directeur général de l’Agence de régulation des télécoms (ART) avait, dans des correspondances datées du 19 octobre 2017, prescrit à Orange et MTN « l’égalité de traitement des clients/partenaires par les opérateurs, et le maintien des conditions permettant une concurrence saine et loyale ».
Concrètement, à l’un et l’autre opérateur, Philémon Zo’o Zame avait prescrit le « rétablissement des numéros courts 8080 et 8081 », ainsi que la « reconsidération du coût d’accès au portail Ussd * 050# ».