×

Veuillez désactiver le bloqueur de publicité SVP!

Vous n'aimez pas la publicité dans les pages, nous le comprenons bien! Par contre, un site d'information sans pubicité ne pourra pas survivre sans revenu publicitaire.

Cameroun : Le cas Camair-Co inquiète

Malgré les plans de relance implémentés pour sortir de la zone de turbulence, la compagnie aérienne continue sa descente aux enfers. Mais où se trouve finalement le problème ?

Le fait qui a remis le débat au goût du jour, c’est cette image qui a fait le tour des réseaux sociaux il y a près d’un an aujourd’hui. 7 ministres camerounais débarquent à Maroua à bord d’un avion de la compagnie Ethiopian Airlines afin d’évaluer les dégâts causés par les inondations dans la région de l’Extrême-Nord et proposer des solutions par la même occasion. Et de nombreux jouisseurs de se demander : « pourquoi le choix d’une compagnie aérienne autre que Camair-Co, alors que le président de la République a instruit la reprise des vols domestiques par « l’Etoile du Cameroun » ? Un fait qui a fait dire à bon nombre d’observateurs que si l’option Ethiopian Airlines venait à être conjoncturelle, elle trahit à n’en point douter, l’incapacité à mettre sur pied une compagnie nationale aérienne viable et fiable, susceptible de voler ne serait-ce qu’à l’intérieur du Cameroun. Ces mêmes observateurs voient plutôt en Camair-Co, « un gâchis de gouvernance ; un gouffre à sous ; mais surtout un terreau pour batailles de charognards déterminés à se servir sur la bête. »

Si aujourd’hui certains aéronefs de cette compagnie illuminent peu à peu le ciel camerounais, avec de nouvelles dessertes à l’instar de Bafoussam, il ne serait pas superfétatoire d’indiquer que le mal au sein de cette compagnie aérienne est plutôt profond et ne date pas d’aujourd’hui. En effet, Camair-Co a toujours fonctionné avec des charges largement supérieures aux recettes d’exploitation. L’on parlait même d’un déficit allant jusqu’à plus de 1,5 milliards Fcfa/mois, avec une dette estimée en 2016 à près de 35 milliards Fcfa. Dette dont la grande partie était composée de fournisseurs dits bloquants pour lesquels la dette en question devient exigible à court terme et dont le non-paiement peut à tout moment arrêter l’exploitation.

Il s’agit par exemple des loueurs d’avions, des fournisseurs de carburants, des services d’assistance au sol, des services de navigation aérienne. A cette situation peu reluisante, il faut ajouter une flotte insuffisante qui ne peut couvrir le réseau et inadaptée à la concurrence. Toutes choses qui seraient à l’origine de la désorganisation de l’exploitation qui a toujours entrainé les annulations de vols, la qualité approximative du service, la saisie des avions, et le retard dans le paiement des salaires, et même le changement à la tête même de ses structures. Camair-Co c’est donc 3 directeurs généraux en 5 ans ; une trésorerie en berne ; des lignes abandonnées ; non sans oublier des brouilles fréquentes avec le gouvernement. Un vrai casse-tête.

Source : La Nouvelle