Un émissaire spécial du roi d’Arabie Saoudite Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, a été reçu lundi dernier en audience par le président de la République Paul Biya.
Trente minutes au cœur des solides échanges bilatéraux entre Ryad et Yaoundé. Mohammed Bin Abdullah Alaayesh, vice-ministre saoudien de la Défense et envoyé spécial du roi d’Arabie saoudite, a donc eu l’honneur ce lundi 19 novembre de la première audience du genre accordée par le président de la République depuis sa prestation de serment le 6 novembre dernier.
L’éminent émissaire royal et « l’homme des grandes opportunités » ont eu assez de temps pour passer en revue les excellents rapports qui, de longue date, unissent les deux nations. Mais déjà avant le Palais de l’Unité, l’envoyé spécial saoudien s’était s’entretenu avec Joseph Beti Assomo, ministre délégué à la Présidence de la République chargé de la Défense.
Une séance de travail au courant de laquelle les premiers jalons de ce qui pourrait désormais être une fructueuse coopération militaire et sécuritaire entre les deux Etats ont pu être posés, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
Surtout que le royaume saoudien mène depuis plus de trente ans une politique d’identification et de répression des groupes radicaux violents, aussi bien sur son propre territoire qu’à l’extérieur de ses frontières. Or, comme on le sait déjà, le Cameroun est engagé depuis 2014 dans une croisade contre la secte terroriste Bokam Haram et ce, en coalition avec les pays membres de la Commission du bassin du Lac Tchad, sans oublier le nouveau théâtre d’irrédentisme qui tend à s’enraciner dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Même si l’audience au Palais d’Etoudi s’est déroulée à huit clos, l’on peut effectivement imaginer qu’au cœur des échanges, les multiples « grandes opportunités » à saisir dans le train déjà en marche de l’émergence du Cameroun.
Le royaume d’Arabie Saoudite qui a déjà financé plusieurs projets au Cameroun dans plusieurs domaines dont la santé, les infrastructures de transport, la culture, le sport et l’agroalimentaire, n’a jamais cessé de manifester un intérêt certain dans le renforcement des relations entre les deux pays.
C’est ainsi que l’on peut citer parmi les actes majeurs de cette coopération, le soutien financier saoudien pour la construction du barrage hydroélectrique de Song-Loulou et du chemin de fer Eséka-Maloume, l’extension de l’Université de Ngaoundéré, le complexe islamique de Tsinga à Yaoundé et le bitumage d’un tronçon de la route Foumban-Tibati (Foumban-Pont de Mapé). Le Fonds saoudien de développement finance actuellement le projet de bitumage de la route Olama-Kribi et les travaux de construction du lycée technique et industriel de Douala.
C’est donc un axe Ryad-Yaoundé déjà suffisamment riche que les dirigeants aux deux bornes voudraient encore plus étoffer, surtout qu’avec la nouvelle vision du chef de l’Etat réélu, il nécessitera des partenaires forts pour matérialiser la nouvelle dynamique ainsi établie. Et le royaume saoudien a plus d’une fois, répondu présent en cas de sollicitation de Yaoundé.
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