Comme annoncé dans nos récents articles, le très influent membre du célèbre groupe de musique camerounais “Black Styl”, aux écharpes d’homme politique et de casquettes d’entrepreneur culturel, l’artiste musicien Nkotti Francois est décédé hier, mercredi 04 août 2021 à l’hôpital général de Douala, où il était interné depuis quelques heures.
“Nkotti François est mort” ! La nouvelle s’est répandue dans les réseaux sociaux, ce 04 aout 2021 comme une trainée de poudre. Elle a par la suite été confirmée par les certains médias locaux. « Nkotti François s’en est allé il y’a quelques heures à l’hôpital général de Douala où il était interné depuis ce matin. Ceci à la suite d’un malaise qu’il a fait hier (03 août. Ndlr) », a indiqué une journaliste de Crtv-Littoral qui était sur route de la morgue de l’hôpital où une foule d’artistes, amis et connaissances avait déjà fait irruption.
L’homme
Né le 15 février 1951 à la maternité de Bonassama-Souza, région du Littoral, l’auteur de près de 30 albums et interprète de plus de 150 titres notamment “Françoise” écrit par Toto Guillaume dans les années 70, avait espéré faire une carrière ecclésiatique. Seulement, les faibles moyens financiers de sa famille à cette époque, ne lui ont pas permis de réaliser son rêve.
Sa passion pour la musique et surtout pour la guitare, date de son enfance. Élève dans une école de la ville de Souza, il en avait déjà confectionné une à l’aide des coques de noix de coco et des fils de pêche. Elle sera confisquée quelques années après par Monsieur Daniel, son maître du Cm1. Ce souvenir ne l’a jamais quitté, car la musique, il ne l’a jamais oublié. Au contraire.
Homme de culture
En 1972, alors qu’ils se retrouvent de manière fortuite dans un snack bar, Toto Guillaume, Émile Kangue, Yves Lobe, Jean Mouelle et Nkotti François forment le groupe. Ceci afin de relancer le Makossa qui était alors combattu par les musiques d’ailleurs à savoir celles venues du Congo, des États-Unis, de la France, etc.
Quand le groupe se sépare, le rythme qu’il veut insuffler à la musique camerounaise est encore plus grand. C’est alors qu’il se lance au parrainage des artistes comme le feu Hoigen Ekwalla, Sallé John,Belka Tobie, et bien d’autres.
En 1989, Nkotti Francois ne s’arrête pas. Il met sur pied le concours de musique “Mutzig star”. Celui-ci aura eu l’honneur de voir passer des pépites devenues des stars. Longue Longue, Benji Mateke, Rosy Bush, Tchop Tchop, etc.
Du 28 mai au 08 juin 1993 à Douala, va se tenir la 1ère édition de la foire “Fomaric” qu’il met en place après avoir constaté que Douala manquait d’un événement d’une telle envergure.
N’oublions pas son ouvrage de 290 pages, “Appelez-moi Desto”, une autobiographie qui raconte son parcours, l’origine de ce surnom qu’il portait si bien et les raisons qui l’ont poussé à faire.
Vie politique
Maire de Bonaléa, département du Moungo dans la région du Littoral pendant onze à savoir de 2002 à 2013, ce Batisseur a construit des écoles, des centres de santé, des ponts. « J’ai trouvé un compte administratif à cette époque qui était à 25 millions de FCFA et un budget de moins de 60 millions. Au moment où je partais, il était à plus de 300 millions de FCFA », a-t-il confié à nouveau à Steve Tchiega, comme l’indique nos confrères de la Crtv.
Et alors qu’il venait de célébrer ses 50 ans de carrière musicale, le membre suppléant du comité central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), Nkoti François s’en va, laissant un grand vide au sein de la famille politique, musicale et sociale qu’il s’est construit pendant plus de soixante ans.
Avec Crtv-web