Presque toute la république est en ébullition, depuis que Maurice Kamto, leader du MRC, a lancé un appel aux manifestations dès le 22 septembre, à l’effet de réclamer le départ de Paul Biya, le vieux président de 87 ans, dont 38 à la tête du pays.
L’armée vient d’emboiter le pas aux personnes opposées à l’initiative de Maurice Kamto. Dans un message porté du 18 septembre 2020, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense, appelle toutes les composantes de l’armée Terre, Air, Mer et Gendarmerie nationale à « maintenir leurs personnels en alerte du lundi 21 au jeudi 24 septembre 2020 ».
Tous les chefs d’Etat-majors sont appelés à « prendre des mesures sécuritaires préparatoires aux troubles à l’ordre public » dans toutes les garnissons.
Lesdites mesures concernent notamment la suspension à toutes permissions ou congés des militaires, sauf permission exceptionnelle en cas de force majeure.
Pour Yaoundé, il s’agit d’un appel à l’insurrection. Après Paul Atanga Nji de l’Administration Territoriale, René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a publié le 15 septembre 2020 un communiqué à travers lequel il prévient que les participants éventuels à ces rassemblements seront interpellés par les forces de maintien de l’ordre et remis à la justice.
Mais, l’avocat-politicien ne compte pas reculer, il a rendu public un document dans lequel il donne des directives à respecter dans le cadre des manifestations annoncées pour le 22 septembre 2020.
Reste donc à voir si l’opposant, face à la machine répressive, aura la masse critique nécessaire pour faire tomber le régime bientôt quarantenaire de Paul Biya.