Etablissant la responsabilité du régime en place, le président régional du SDF pour le littoral, l’hon Jean Mche Nintcheu, soutient que les pourparlers inclusifs entre tous les différents protagonistes en vue d’un cessez-le-feu immédiat, doivent être engagés, suivi d’un dialogue national franc et sincère sur la forme de l’État.
Voici son texte intégral
Au-delà de Kumba, c’est notre pays tout entier qui vient d’être frappé par un acte d’une barbarie épouvantable contre la Mother Francisca International Academy (MOFRIBA), une école qui représente un des biens les plus précieux de la République : L’ÉDUCATION.
Horreur et consternation pour ce massacre et solidarité totale avec les familles des victimes innocentes en ce moment terrible.
Comment une telle abomination a-t-elle pu se produire en plein centre de la ville de Kumba alors que le régime de Yaoundé a depuis près d’un mois donné des assurances que la sécurité allait être garantie pour le retour des élèves à l’école dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ? De ce seul manquement qui a de ce fait transformé les élèves en boucliers humains, la responsabilité de ce régime est formellement établie.
Pour ce qui concerne la culpabilité, seule une enquête impartiale et indépendante pourra permettre de démêler l’écheveau. Quel que soit le camp dans lequel ils se trouvent, les auteurs de ces meurtres révoltants doivent être pourchassés aussi longtemps que nécessaire pour qu’ils soient traduits devant les juges et fermement condamnés. C’est un attentat terroriste, cela ne fait pas de doute.
Dans notre opposition à toutes les formes de terrorisme, nous devons nous tenir unis avec les populations de Kumba en particulier et celles du Nord-ouest et du Sud-ouest en général.
Cette horreur n’est pas seulement une attaque contre la vie des innocents. Elle représente une attaque brutale et inhumaine que rien ne peut justifier contre l’école. Comment peut-on répondre par des armes au désir légitime des enfants innocents qui ne demandent qu’à être à l’avant-poste du Cameroun de demain ?
Au demeurant il apparaît clairement que cette attaque d’une exceptionnelle barbarie a pour objectif majeur de frapper la conscience de l’opinion publique nationale et internationale dans le but de renforcer la perception négative de ce qui se passe sur le théâtre des opérations et de faire du même coup diversion sur les véritables préoccupations et aspirations légitimes de nos compatriotes anglophones.
Hier Ngarbuh et bien d’autres massacres et incendies connus ou dissimulés que l’Histoire se chargera d’élucider. Aujourd’hui Kumba. À qui le tour demain? Il faut que ça cesse. Y en a marre. On ne peut plus continuer à enregistrer des morts dans le cadre de cette sale guerre qui n’aurait pas dû être et qui, faut-il le rappeler avec insistance, ne profite qu’aux extrémistes des multiples bords qui s’engraissent du fait de l’économie de guerre qui en découle.
Y en a marre. Il faut que tout cela cesse. Un mort de plus enregistré est et sera toujours un mort de trop. Des pourparlers inclusifs – entre tous les différents protagonistes en vue d’un cessez-le-feu immédiat suivi d’un dialogue politique national franc et sincère sur la forme de l’État – s’imposent. Seuls la résolution du contentieux historique national et le retour au fédéralisme pourront déboucher à court ou moyen terme sur une paix durable et pérenne tant souhaitée dans les deux régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. La violence perdra toujours contre la liberté. Le jugement de l’Histoire sera impitoyable à l’endroit de tous ceux qui tirent les ficelles de cette tragédie inoubliable.
Hon. Jean Michel Nintcheu