Cameroun-médiation crise NOSO : La Suisse en médiateur pour un dialogue?

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Selon le journal suisse Le Temps, Berne a reçu « un mandat officiel » du gouvernement camerounais, « pour faciliter des pourparlers entre les belligérants ». Une information pas du tout surprenante au regard de la multiplication, ces derniers mois, des échanges entre les officielles des deux pays sur le sujet.

À en croire la même source, la Confédération helvétique n’a pas attendu trop longtemps pour passer à l’action. Elle a d’ores et déjà entamé des discussions avec des représentants des sécessionnistes anglophones. « Hasard du calendrier, alors que le président Paul Biya prenait ses quartiers dimanche dernier à l’hôtel Intercontinental de Genève, les leaders de la rébellion arrivaient en ordre dispersé dans une station des Alpes valaisannes et étaient accueillis en toute discrétion par des représentants du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) », révèle Le Temps.

C’est au mois de mai 2019 que le Premier ministre camerounais, Joseph Dion Ngute, en mission de réconciliation dans les deux régions anglophones du pays (Nord-Ouest et Sud-Ouest), avait annoncé les bonnes dispositions du chef de l’État à ouvrir un dialogue avec les sécessionnistes anglophones. Pour rappel, la crise anglophone est née de revendications corporatistes des enseignants et des avocats des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, en octobre 2016.

Malgré les réponses gouvernementales apportées au mécontentement de ces deux corps de métiers, la crise s’est muée en revendications séparatistes dès fin 2017. Depuis lors, des combats opposent l’armée régulière aux militants séparatistes. L’insécurité ainsi créée a déjà provoqué des milliers de déplacés internes et des réfugiés, qui ont préféré se mettre à l’abri au Nigeria. Selon International Crises Group, ces affrontements ont fait 1850 morts en 20 mois. Au plan économique, l’on assiste à une véritable catastrophe.

Celle-ci se traduit bien par la situation que vit la Cameroon Development Corporation (CDC). En effet, pour la sécurité de ses 22 000 employés et ses installations, dont certaines servent désormais de camps d’entraînements aux séparatistes, cette unité agro-industrielle publique, 2e employeur du pays après l’État, a dû provisoirement fermer boutique. En conséquence, les exportations de bananes du Cameroun ont chuté, la CDC ayant disparu du fichier des exportateurs de ce produit depuis septembre 2018.

Dans le même temps, au cours de la dernière campagne cacaoyère, la région du Sud-Ouest, terreau de la production cacaoyère, a perdu son leadership en matière de production des fèves, au profit de la région du Centre. En effet, pour fuir l’insécurité créée par les combats entre l’armée et les séparatistes, de nombreux producteurs de fèves de cette région anglophone du Cameroun ont simplement abandonné leurs plantations.

source: investiraucameroun.com

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