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Cameroun-Opération Epervier : Gros coup dur pour Basile Atangana Kouna

Basile Atangana Kouna

Il a requis la culpabilité de l’ex-ministre de l’Eau et de l’Energie pour sa supposée fuite au Nigéria après son limogeage. Il estime que i’ex ministre a bravé l’interdiction de sortie du territoire pour se soustraire à la justice. Les avocats de M. Atangana Kouna dénoncent un délit de faciès.

La semaine s’annonce décisive pour Basile Atangana Kouna. C’est ce vendredi, 7 février, que le président du Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif a prévu de rendre son verdict dans le procès intenté à l’ex ministre de l’Eau et de l’Energie pour sa supposée fuite au Nigéria après son limogeage du gouvernement en mars 2018. Les faits sont qualifiés d’«émigration clandestine».

Le 24 janvier dernier, les parties ont livré leurs derniers arguments pour faire pencher la balance de la justice de leur côté. En présentant son réquisitoire, le procureur a suggéré au tribunal de condamner l’ex ministre et ses quatre coaccusés des faits mis à leur charge. C’était l’occasion pour lui de revenir sur le fond de l’affaire. Dans les faits, à peine sorti du gouvernement, le 2 mars 2018, M. Atangana Kouna s’était rendu six jours plus tard au Nigeria, par la route.

Pourtant, indique-t-il il était sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire parce que poursuivi devant le Tribunal criminel spécial (TCS) pour détournement de deniers public. Quelques jours plus tard, le 24 mars, l’ex ministre a été interpellé dans un hôtel au Nigeria puis rapatrié le lendemain au Cameroun. Seulement, le ministère public a focalisé son argumentaire sur de simples déclarations sans verser aux débats les pieces probantes attestant de ce que M. Atangana Kouna faisait l’objet, au moment des faits, d’une interdiction de sortie du territoire national, encore moins un acte de poursuite au TCS.

S’agissant des autres mis en cause, le procureur a requis leur condamnation en cascade. En effet, lors de son voyage critiqué, M. Atangana Kouna avait embarqué dans un véhicule à bord duquel se trouvaient M. Adam Bladi et M. Fouda Belinga respectivement majordome et chauffeur de l’ex ministre, ainsi que l’adjudant Edouard Sakpam.

Ces derniers sont poursuivis pour les fais de complicité d’émigration clandestine et «recel de malfrats». ’ Si lors des enquêtes et en phase de jugement, tes concernés ont expliqué qu’ils ont accompagné l’ex ministre jusqu’à Guider et sont retournés à Yaoundé avec le véhicule, le procureur a balayé cette thèse d’un revers de la main. Pour lui, rien ne prouve qu’ils n’ont pas aidé M. Atangana Kouna à traverser la frontière. De même, il estime que l’abbé Nkodo, le vicaire de la paroisse de Mokolo à Yaoundé, a organisé la supposée fugue de l’ex ministre, son cousin.

Crainte révérencielle

Pour leur part, Me Sack Luc et Me Atangana Ayissi, avocat de M. Atangana Kouna et de ses deux empfoyés, ont tenté de démontrer dans leur plaidoirie que le voyage de l’ex ministre au Nigeria s’est fait de manière régulière. Ils en veulent pour preuve, le fait que l’ex ministre a été interpellé en possession de ses documents de voyage valides notamment deux passeports : diplomatique et ordinaire ainsi que sa carte nationale d’identité. Et d’ajouter que ces pièces ont été saisies et scellées au greffe du TCS. Ils ont versé aux débats une copie d’une ordonnance du président du TCS constatant la saisie des documents allégués. Mais, ladite pièce a finalement été rejetée après une vive discussion. Le procureur a soutenu qu’un élément de preuve ne peut être présenté après ses réquisitions finales.

En poursuivant, les avocats de l’ex ministre expliquent qup tes accords de libre circulation entre le Cameroun et le Nigéria ont levé la mesure du visa préalable. De ce fait, leur client avait sim-’ plement besoin de sa carte nationale d’identité valide pour effectuer son’voyage. «Le simple fait de passer au poste de police signifie qu’on a régulièrement subi un contrôle.» Sur les cas du chauffeur et du majordome de l’ex ministre, ils indiquent que les concernés bénéficient des causes d’exonération de culpabilité pour «crainte révérencielle» et d’ «obéissance à une autorité». L’avocat du prélat et celui de l’adjudant ont fait chorus avec leurs confrères. Verdict ce vendredi, 7 février.

Deux jours auparavant, Basile Atangana Kouna aura, en principe, comparu devant 1e TCS. Le ministère public doit ce jour-là faire ses observations sur son offre de restitution de la somme de 1,2 milliard de francs au centre de l’une de ses deux affaires devant la juridiction d’exception. L’ex ministre sollicite en effet que le tribunal ordonne une ’ «mainlevée partielle» de la saisie de ses comptes bancaires pour faciliter la transaction.

 

Kalara