Cameroun- Patrice Nganang « sachez que ceux qui m’ont arrêté à Douala et conduit à Yaoundé étaient tous béti… Ils se parlaient donc en leur langue et j’ai seulement retenu le mot ‘nkunkuma’ « 

Patrice Nganang

C’est dans un entretien accordé à la Nouvelle Expression que l’écrivain et activiste camerounais Patrice Nganang est revenu sur les toutes les péripéties qu’il a vécues. Allant de son arrestation, sa libération et son expulsion du Cameroun, l’homme de lettre pense que ces evenements avait un caractère tribal.

Approché par la Nouvelle Expression dans un entretien mené Linda Mbiapa, Patrice Nganang n’a pas manqué de s’indigner des conditions tribales qui ont entaché son arrestation.

« Sachez que ceux qui m’ont arrêté à Douala et conduit à Yaoundé étaient tous béti, sauf un. Ils se parlaient donc en leur langue et j’ai seulement retenu le mot ‘nkunkuma’, car ils appellent Biya comme ça entre eux » explique-t-il.

L’écrivain à succès parle d’une « police politique » à la police judiciaire où il se trouvait. Selon lui 90% de policiers étaient « francophones » et de la même tribu.

« Un des commissaires principaux lui-même, et j’ai son nom a parlé de « pouvoir bulu ». J’y ai rencontré seulement deux Anglophones » soutient-il .

« Ceux qui m’ont accueilli à Kondengui le 13 décembre la nuit étaient tous béti. Y compris le régisseur ! Et se parlaient leur langue, carrément » poursuit -il.

L’activiste déclare qu’il était « un prisonnier particulier de la tribu Beti », il relate qu’un gardien de prison Bamileke qui voulait s’introduire dans son escorte a tout simplement été chassé par le chauffeur du régisseur qui lui aussi était Beti.

« J’étais donc littéralement prisonnier du village béti, sinon pris dans l’entonnoir Bulu. C’est mon garde-prisonnier, chauffeur du régisseur, qui m’a dit la décision du juge longtemps avant que ce dernier ne la donne- la tribu avait déjà décidé, par un coup de fil, cellulaire, car n’étant pas de service ce jour, ni son collègue, ils avaient reçu l’ordre de me conduire au tribunal par téléphone, la nuit » conclut -il.

Pour rappel, Patrice Nganang avait été arrêté le 6 décembre 2017 à l’aéroport international de Douala alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Harare au Zimbabwe. Accusé d’apologie de la violence, outrage au président de la république, faux et usage de faux, le célèbre écrivain avait passer 21 jours à la prison centrale de Yaoundé Kondengui avant d’être libéré le 27 décembre dernier ceci suite à une indignation de l’opinion nationale internationale.

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