Cameroun-Présidentielle 2018: L’opposition en quête d’une difficile coalision

Palais d'Etoudi

Renverser l’Octogénaire Biya, telle est le leitmotiv de l’opposition camerounaise pour cette année 2018. À huit mois de la présidentielle, les initiatives foisonnent sans que l’on ne soit cependant en mesure d’en apprécier véritablement la fluidité et la consistance. Et pourtant, l’opposition camerounaise est on ne peut plus consciente de l’indispensable nécessité d’une stratégie commune, présentée et reconnue par tous comme le sésame pour une possible alternance au pouvoir.

C’est fort de cette évidence que Maurice Kamto, du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et Me Akere Muna, de la Plateforme pour une Nouvelle République, se sont rencontrés le 11 janvier dernier. Les deux hommes qui partagent désormais un idéal commun, en plus de la profession d’avocat, se connaissent depuis de nombreuses années. Ils entendent bien canaliser toutes leurs énergies et capitaliser toutes leurs forces en faveur du combat ultime d’Etoudi. Mais d’ici à là, le chemin reste long et surtout parsemé d’’ecueils.

Alors que l’ancien président local de Transparency International Akère Muna prône une candidature unique de l’opposition à la présidentielle, l’ex ministre délégué auprès du ministre de la justice Maurice Kamto, pour sa part, tempère et joue la carte de la prudence. Pour le président du MRC, il faut d’entrée de jeu commencer par les fondamentaux. Ce qui passe par un travail sérieux pour la mise en place d’une structure commune, notamment pour l’observation et le contrôle des bureaux de vote. Il craint en revanche qu’évoquer la candidature unique aujourd’hui soit précoce et nuise à la collaboration entre les partis politiques de l’opposition.

Dans sa dynamique de rassemblement et de conscientisation, Maurice Kamto a également contacté le Cameroon People Party (CPP) et surtout le Social Democratic Front (SDF), dont il a d’ailleurs récemment rencontré le secrétaire général, le sénateur Jean Tsomelou.

Toutefois cette démarche en faveur d’une possible candidature unique de l’opposition n’ést pas inédite, l’on est donc en droit de s’interroger si ces initiatives porteront des fruits et ce d’autant plus que toutes les tentatives de regroupements de l’opposition se sont avérées infructueuses depuis l’avènement de la démocratie au Cameroun. L’année 2018 fera-t-elle l’exception, l’avenir nous le dira, la politique étant l’art de l’imprévisible.

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