En effet, du fait de la résiliation de son contrat pour la construction du complexe sportif, l’entreprise s’adresse au président de la république à travers une lettre.
« … La situation est grave. Au-delà des menaces et des insultes à l’endroit de mes équipes, le 27 janvier [2020], mes collaborateurs ont été tenus en otage à Yaoundé sur les instructions du gouverneur de Yaoundé qui a décidé sans respect des règles de droit élémentaires de saisir les machines et le matériel de ma société (qui s’élève à plusieurs millions d’euros) pour le mettre à disposition de la société canadienne Magil… J’ai dû saisir l’ambassade d’Italie pour protéger les actifs Piccini », écrit son président, Makonnen Asmaron.
« Excellence, je vous sais être un homme juste, de paix et de principe, n’adhérant pas à ce type d’abus et de violation de la sécurité humaine. C’est pourquoi je souhaiterais que vous ayez l’obligeance de m’indiquer si ces actes ont été posés en accord avec la présidence ou non, mais plus que tout, excellence, je vous prie de prendre des mesures afin que la sécurité des personnes et des biens soit respectée », ajoute le haut responsable.
selon le patron de picini Makonnen Asmaron, l’entreprise Magil n’a ni le financement ni la capacité nécessaire pour respecter les délais de livraison du complexe d’Olembé. Cette version de l’histoire de Piccini est en contradiction avec celle du ministre des Sports (Minsep), Nacisse Mouelle Kombi. « Je voudrais relever ici, pour s’en féliciter, le haut sens de collaboration des responsables de Piccini qui ont accepté d’apporter leur contribution pour le règlement à l’amiable du problème », a récemment déclaré le membre du gouvernement.
Le ministre des Sports a également déclaré qu’en décembre 2019, toutes les parties se sont retrouvées sur le site du chantier afin d’évaluer l’état réel des travaux. Cette opération, d’après M. Mouelle Kombi, s’est soldée le 6 décembre 2019 par l’élaboration d’un procès-verbal qui a été signé par toutes les parties prenantes. Pour mémoire, Narcisse Mouelle Kombi a décidé, le 30 octobre 2019, de retirer le marché de construction du complexe d’Olembé à Piccini, d’un coût prévisionnel de 163 milliards de FCFA.
Il a motivé sa décision par les « graves » défaillances de l’entreprise et de la violation de dispositions réglementaires et contractuelles. En outre, avait indiqué le membre du gouvernement, la résiliation a été décidée suite au constat de l’impossibilité de Piccini de livrer l’infrastructure dans les délais requis, à cause d’une longue période d’arrêt unilatéral des travaux suivis d’un abandon du chantier.