Jérémie Pardapa, ancien membre de la secte terroriste : « C’est par ruse que j’ai réussi à fuir »
« Les Boko Haram étaient venus me capturer à Sanda Wadjiri, mon village. Pendant deux ans, j’ai travaillé pour leur compte. Je ne suis pas allé en guerre. Je m’occupais des travaux champêtres. J’ai beaucoup souffert pendant ma captivité. Les terroristes croyaient que j’étais définitivement devenu l’un des leurs jusqu’au jour où j’ai profité de leur manque de vigilance pour m’échapper. J’ai fait semblant de me retirer pour aller me soulager et j’ai fondu dans la nature ».
Alhadji Boukar, membre repenti de Boko Haram : « J’ai hésité à revenir »
« Il y a trois ans, les Boko Haram étaient venus nous enlever, ma femme et moi et nous ont amenés dans leur camp au Nigeria. Durant tout le temps que nous avons passé avec eux, nous avons beaucoup souffert. Nous étions chargés des travaux champêtres et des travaux domestiques. En réalité, nous étions leurs esclaves. Même étant malade, il fallait travailler. Quand nous avons appris que les personnes capturées par Boko Haram étaient bien reçues au pays, je voulais rentrer mais j’avais des appréhensions. C’est ma femme qui est d’abord partie et une semaine après, elle m’a appelé et je suis revenu ».
Mougué Hassan, membre repenti de Boko Haram : « Je travaillais dans leurs champs»
« Je fréquentais la classe de quatrième au lycée de Limani quand les Boko Haram sont venus me capturer à Talamadi à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Après 24 heures de marche, nous sommes arrivés dans leur camp près de la localité de Dikoua au Nigeria. J’ai passé trois années dans leurs griffes.
Comme c’est eux qui m’ont pris de force, ils ne m’ont jamais appris le maniement des armes. Je travaillais dans leurs champs. Un jour, j’ai volé la moto d’un des leurs et j’ai fui. Comme je sais que la moto ne doit pas circuler la nuit au village, je l’ai cachée en brousse et je me suis rendu aux forces de défense
Propos Recueillis Par Patrice Mbossa de Cameroun Tribune