Cameroun-textile : la cicam renait grace au covid-19

cache nez en pagne

En décadence, la compagnie essaye de se relever grâce à la production de 15 millions de masques en tissus par mois.

Ce 13 avril 2020 est entré en vigueur sur l’ensemble du territoire camerounais, la mesure gouvernementale imposant à toute la population le port du masque dans les lieux publics, en signe de prévention contre le Coronavirus. C’est également ce jour que la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), unique unité industrielle opérant dans le textile dans la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), entend mettre sur le marché sa première cargaison de masques stérilisés en tissus.

En effet, a-t-on pu apprendre le 8 avril dernier, au cours d’une visite des installations de la Cicam par le ministre camerounais de l’Industrie, Dodo Ndocké, cette unité industrielle publique a réuni autour d’elle toute la filière textile locale, pour relever un défi : produire, chaque mois 15 millions de masques stérilisés en tissus, pour protéger les Camerounais contre le Coronavirus. Avec un rythme de production initial de 5000 pièces par jour, la Cicam, qui vient de réceptionner un important lot d’équipements dans le cadre de son contrat-plan de 13,2 milliards de FCFA avec l’État du Cameroun, veut ainsi saisir l’opportunité qu’offre la crise du Coronavirus pour se relever d’un début d’année 2020 difficile.

En effet, en raison de difficultés de plusieurs ordres, cette unité industrielle n’a pas pu réaliser ses prévisions de production du pagne dédié à la célébration de la Journée internationale de la femme (JIF), le 8 mars 2020. Cet évènement est pourtant majeur dans le carnet de commandes de l’entreprise. Au demeurant, les difficultés de la Cicam ne remontent pas au premier trimestre 2020. Fleuron de l’industrie du textile au Cameroun et en Afrique centrale au départ, la Cicam a progressivement piqué du nez, au point de ne contrôler qu’à peine 5% du marché local du textile de nos jours. La faute aux tissus importés de la Chine (88% du marché selon les officiels) et des pays de l’Afrique de l’Ouest (6%), qui inondent le marché camerounais, avec des prix très compétitifs.

Dans ce contexte de concurrence parfois déloyale (beaucoup de produits du textile proviennent de la contrebande, NDLR), l’entreprise publique Cicam a affiché un résultat net déficitaire de 3,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2018, apprend-on officiellement. Au cours de la même période, ses capitaux propres ont été négatifs de 1,7 milliard de FCFA, tandis que sa trésorerie était déficitaire de plus de 2 milliards de FCFA.

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