17 mois après le drame d’Éséka, le concessionnaire du transport ferroviaire au Cameroun négocie l’acquisition du matériel roulant, dont cinq modules autorail.Les négociations sont en bonne voie, confie un cadre de Camrail.
La filiale camerounaise du groupe Bolloré compte bientôt reprendre du service dans le transport des personnes sur la ligne Douala-Yaoundé. A la demande du gouvernement, le concessionnaire du transport ferroviaire s’apprête à acquérir 25 voitures-voyageurs qui seront fabriquées par CIM-SSRT, une société franco-coréenne.
« Les négociations de la convention de financement sont actuellement en cours, et une mission instruite par le Premier ministre vient de séjourner, à ce sujet, à l’étranger », souffle un cadre de l’entreprise.
Selon une source proche du Comité interministériel des infrastructures ferroviaires (Comifer), le sujet a d’ailleurs été abordé pendant la dernière session de l’instance.
En plus de ces 25 nouvelles voitures, le Cameroun (à travers son gouvernement) et la société ferroviaire Camrail peaufinent parallèlement l’acquisition de cinq modules autorails. Cette commande devrait bénéficier au constructeur suisse Stadler.
« La partie camerounaise est en train de s’accorder sur les modalités contractuelles », précise un membre du Comifer.
Autorails
Ces modules autorails devraient permettre de relancer le train rapide entre Yaoundé et Douala, avec en prime la réduction considérable du temps du parcours.
En effet, apprend-on de bonnes sources, avec le renouvellement de la voie ferrée à l’entrée des villes de Douala et de Yaoundé, les modules autorails pourraient desservir les deux capitales du pays en deux heures.
Pourtant, en prenant la route, il faut compter au moins quatre heures d’horloge pour rallier Douala à partir de Yaoundé. Les nouveaux investissements dans le matériel roulant viendront ainsi s’ajouter aux neuf locomotives conjointement commandées par l’État et le groupe Bolloré. De cette commande, quatre locomotives seront mises au service du transport des voyageurs et les cinq autres seront affectées au transport des marchandises.
Renouvellement de la voie
Conçues et réalisées dans les ateliers de la firme étasunienne General Electric, ces locomotives n’attendent plus que d’être livrées. Mais, selon nos confrères du journal en ligne Investir au Cameroun, « la livraison de ces locomotives reste cependant conditionnée par le paiement de la facture, le constructeur n’ayant jusqu’ici reçu qu’une avance de démarrage ne représentant que 15% du contrat ».
Par ailleurs, les travaux de renouvellement de la voie ferrée, lancés avant le drame d’Eseka, se sont accélérés. Notamment aux entrées de Yaoundé et de Douala où les traverses en bois ont laissé place à des traverses en bi-blocs de béton, garantissant de ce fait une meilleure stabilité à la voie. Dans le même temps, « les rails de 36 kg sont remplacés par d’autres de 54 kg », explique une cadre de l’entreprise
Camrail. Rappelons que c’est depuis 2016 que le transport des personnes a été suspendu par les autorités camerounaises sur la ligne de chemin de fer Douala – Yaoundé. C’était au lendemain de l’accident ferroviaire survenu le 21 octobre 2016 dans la localité d’Eséka.
