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CAN 2021 : L’opération stades pleins lancée par le gouvernement est en marche !

L’opération stades pleins lancée par le gouvernement et implémentée sur le terrain par les élites et les municipalités produit des résultats impressionnants.

Après avoir assisté le 09 janvier à la cérémonie d’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021 puis au premier match de la compétition aux côtés de son homologue camerounais Paul Biya, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, s’était rendu au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé le lendemain pour suivre en présentiel la rencontre entre le Gabon et son pays, qui participe pour la première fois à une phase finale de la grand-messe du football africain.

Mais, contrairement à l’effervescence de la veille au stade d’Olembe, les gradins de l’antre mythique du football camerounais étaient presque vides. Les quelques supporters présents étaient en grade partie ceux des Panthères du Gabon. Cette tendance avait déjà été observée la veille à Olembe où, juste après le match d’ouverture, les spectateurs ont levé le camp, laissant les gradins vides tout au long de la deuxième rencontre qui mettait aux prises l’Ethiopie et le Cap-Vert. Le même jour, à Bafoussam (Ouest), le match Sénégal-Zimbabwe qui s’était joué à 14h avait tout l’air d’une rencontre à huis-clos.

Cette ambiance morne tranchait net avec l’effervescence observée lors de la Can féminine de 2016 au Cameroun et rappelait tristement le boycott massif des stades par les Egyptiens lors de la Coupe d’Afrique des nations de 2019 qu’accueillait leur pays. Quelques facteurs expliquaient cette timidité autour de la Can camerounaise : les contraintes sanitaires, les incertitudes sur le déroulement effectif de la compétition au Cameroun à partir du 09 janvier, puisqu’à quelques jours du début de la compétition, la menace d’un report continuait de planer, sur fond de pressions de la Fifa, etc.

Ce couac lié à la désertion des stades par la population est très vite devenu un sujet de préoccupation pour l’opinion nationale et internationale, et même pour le sommet de l’Etat. Paul Biya n’a pas tardé à donner des instructions dans le sens de la mobilisation populaire autour de la Can et, au fil de l’eau, les mesures correctives transversales prises par le gouvernement, notamment le réajustement des heures de classes pour les élèves, étudiants et enseignants et des horaires de travail pour les fonctionnaires font déjà leur effet : 50.000 places lundi dernier à Olembe lors du match Cameroun-Cap-Vert, 7000 places à Bafoussam pour Burkina Faso-Ethiopie le même jour, et environ 8000 places dans les mêmes gradins lors de la confrontation entre le Sénégal et le Mali mardi.

Tickets d’entée

A Douala et Limbe, la mayonnaise prend également et l’on devrait sans doute pulvériser les records de mobilisation à partir des 8e de finale qui commencent ce week-end, surtout avec l’allègement du protocole sanitaire lié au coronavirus. Garoua a fait office de bon élève en la matière dès le 1er match qui s’est joué au stade Roumdé Adjia entre le Nigeria et l’Egypte, le 11 janvier. Les mesures en vue de susciter l’engouement populaire autour de cette compétition que le Cameroun accueille pour la deuxième fois, 50 ans après la première, ont été répercutées sur l’ensemble du territoire et sont mises en œuvre grâce à une plus grande implication des autorités administratives et des élites. A Yaoundé qui est le cœur même de la Can 2021, les maires des communes des sept arrondissements sont à pied d’œuvre et multiplient des actions sous la coordination de Philippe Mbarga Mboa, natif du Mfoundi qui officie à la présidence de la République comme ministre chargé de missions.

Les exécutifs municipaux offrent, notamment, des espaces et du personnel gratuits pour faciliter la vente des billets, contrairement aux solutions faramineuses proposées par des entreprises privées. Dans la stratégie élaborée en vue du remplissage des stades, l’on a entre autres actions : des initiatives pour une plus grande flexibilité dans les emplois du temps entérinées par le gouvernement, l’achat des tickets d’entrée aux stades au profit des populations les plus fragiles et la mise à disposition de moyens de transport, notamment des bus qui font la navette entre les quartiers et les stades. Par ailleurs, ils mobilisent du personnel médico-sanitaire au niveau des centres médicaux d’arrondissements pour faciliter la vaccination et les tests et multiplient des actions d’embellissement de la ville.

Glissement

L’on aura, certes, vu quelques hommes politiques revendiquer la paternité de l’opération stades pleins dans la capitale à travers des sorties à la CRTV et dans d’autres médias, notamment le maire de Yaoundé 5e, Augustin Balla, qui a pourtant été absent de la plupart des réunions de coordination y relatives, mais l’effervescence qui monte dans les gradins résulte en réalité d’un enchaînement collectif qui part de la présidence de la République aux élites en passant par le mouvement municipal dans son grand ensemble. Au bout du compte, le glissement de 2019 était nécessaire dans la mesure où, il a permis au Cameroun de mieux affiner la préparation de cette Can inédite du point de vue de l’organisation. Ceci donne au pays d’être plus ambitieux dans les prochaines années, en sollicitant, pourquoi pas, l’organisation ou la Co-organisation avec un de ses voisins, d’une Coupe du monde de football. Après une Can féminine historique en 2016, le Cameroun démontre avec cette ferveur populaire qui monte autour de la Can, ajoutée à l’avantage de ses infrastructures à la pointe, qu’il a la maîtrise de l’organisation des grands événements.

 

 

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