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Causes et conséquences du drame de la falaise de Foréké-Dschang

La falaise de Foréké-Dschang a la réputation de beaucoup détériorer les voitures. Cette fois, de nombreuses vies humaines s’y sont ajoutées.

Dès le lendemain-même de la survenue de l’accident de la circulation, le lieu du drame a été transformé en un site de pèlerinage sacré presque. Sur ce lieu, de proches parents et amis des victimes défigurées par le feu viennent pour : quelque libation rituelle, une ordalie sacrée, une visite de recueillement, une cérémonie d’adieu…

Les simples curieux, de loin bien plus nombreux encore, n’ont pas attendu autant de temps pour converger vers la falaise de Foréké-Dschang. Car, dans la foulée des heures qui ont suivi l’explosion des véhicules entrés en collision, une marée humaine s’était agglutinée pêle-mêle, sur les moindres espaces disponibles.

Et cet endroit de la falaise a dès lors été transformé en une attraction touristique. Pourtant, deux carcasses de ce qui restait des voitures calcinées par un incendie, au petit matin du terrible mbouotchouh du mercredi 27 janvier 2021, polarisaient toutes les attentions, au cœur de ce circuit touristique d’un autre genre.

Peu de temps auparavant, l’une des voitures, un bus de transport en commun de passagers, d’une capacité légale de soixante-dix places, parti de Douala la veille, gravissait les pentes sinueuses de la falaise. Au point d’impact, il était à environ une dizaine de kilomètres de son point de destination finale.

L’autre véhicule, un camion de transport de marchandises de douze ou vingt tonnes selon les versions, descendait lentement les pentes de la même route, avec une cargaison de produits inflammables, conditionnés dans des fûts d’environ deux cents litres chacun. Et selon une source, le système de freinage du camion aurait cédé. Le relief tourmenté de cette route s’y prêtant, l’engin devenu incontrôlable aurait percuté le bus gros porteur.

Malgré les efforts faits par le conducteur du bus pour éviter l’accident, le choc survenu aurait provoqué l’explosion de la cargaison du camion, et alimenté l’incendie qui naissait dans le bus couché sur le flanc. Pris au piège de la panique, environ cinquantaine de passagers ont péri calciné par les flammes.

Les vingt-neuf personnes, qui ont survécu au drame, ont été essentiellement brûlées à des degrés divers, plutôt par la chaleur dégagée par l’incendie, et non par les flammes elles-mêmes. Aussitôt les faits connus du public, une rumeur a enflé et désigné comme destinataire du carburant, un militaire de la gendarmerie, en poste sur le trajet que suivait le camion.

Croyant savoir la provenance de la cargaison, ces mêmes langues fourchues ont affirmé qu’elle proviendrait des soutes à carburant, de certaine garnison installée dans la région de l’Ouest.

Quoi qu’il en soit, une correspondance signée de l’officier des douanes, commandant le groupement actif des douanes de l’Ouest, datée du 27 janvier 2021, le jour-même de l’accident, est venue donner un semblant de crédibilité à cette rumeur.

Dans sa lettre, l’officier des douanes a invité les chefs de brigade mobile de : Foumban/Magba ; Dschang ; Mbouda ; Bafoussam 1er, 2e et 3e, ainsi qu’un brigadier en poste dans la région, à prendre part à une séance de travail qui devait être présidée par le chef secteur des douanes en personne, à 10 heures du lendemain.

En objet de la lettre, l’officier des douanes demande à ces quelques collaborateurs de lui rendre compte de la situation administrative des agents placés sous leur autorité, et de l’informer « de toutes situations utiles sur la provenance et la circulation de la cargaison supposée, de carburant frelaté objet de cet accident… »

Le fait que la correspondance du 27 janvier passé ne cible que quelques-uns des chefs de brigade mobile, des huit départements de la région, n’est-il pas un indicateur orientant sur la localité de départ de la cargaison, et/ou d’implantation des relais ayant facilités le trafic ?

Si les seuls corps du conducteur du camion et de son convoyeur ont pu être identifiés, des informations officieuses ont soupçonné le camion accidenté d’avoir été convoyé par un autre véhicule, qui aurait eu à son bord un douanier et un militaire. Quant à elles, toutes les dépouilles non encore identifiées auraient été conservées dans les morgues des hôpitaux des localités environnantes.