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Succession et pressions à Etoudi: des services secrets français débarquent à Yaoundé

Transmis tel que lu sur le net

La classe politique de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a regardé la semaine dernière avec ravissement comment un coup d'État français a installé Mahamat Idriss Deby, 37 ans, comme nouveau président du Tchad. Le coup d'État s'est déroulé sans aucune objection interne ou externe significative. Outre une déclaration timide de l'Union africaine, demandant un retour à un régime civil, le coup d'État a été traité par les acteurs internationaux comme une simple affaire dans une région aux nombreuses aventures. Grâce à la France néocoloniale, le jeune et naïf Mahatma Deby a officiellement entamé son propre règne de 30 à 40 ans de terreur et de mauvaise gestion.

Au Cameroun voisin, Paul Biya, 88 ans, a mal dirigé le pays d'une main de fer depuis le 6 novembre 1982, après avoir succédé à Ahmadou Ahidjo. Suite à de nombreuses alertes sanitaires au cours des sept dernières années, la France a travaillé sans relâche en arrière-plan pour trouver un remplaçant approprié qui maintiendrait son emprise néocoloniale sur le pays et la région de la CEMAC. Par conséquent, le coup d'État au Tchad offre de l'espoir à ceux en France et au Cameroun qui craignaient que Franck Biya succède à son père, Paul Biya, ne soit délicat.

Pendant 38 ans, Paul Biya a divisé et mal dirigé son pays à un point tel que la France craint qu'un changement de direction à quiconque en dehors du syndicat du crime actuel ne serve les intérêts de la France. La France et Paul Biya n'ont préparé personne au sein de son parti au pouvoir, le RDPC, au pouvoir et ont passé des nuits blanches au cours des sept dernières années sur la voie à suivre. Mais le succès de l'expérience de la semaine dernière au Tchad a calmé leurs nerfs.

A Etoudi, les informations circulent. Le Cameroon Intelligence Report a été informé que Franck Biya reçoit déjà des leçons sur le protocole présidentiel et des séances d'information de la part de hauts responsables de l'armée, de la gendarmerie, des services secrets et de la police. De nombreux gourous des médias et politologues français de premier plan ont été recrutés pour rendre la succession politique prévue aussi simple que possible. Les principales institutions du Cameroun, telles que les services de sécurité et l'armée, y compris les ministères et les agences d'État critiques, sont toutes dirigées par les fidèles copains tribaux du président Biya. Notre source a déclaré que Franck Biya avait tenu des réunions privées avec la coterie de barons de son père comme ils le prévoyaient.

L'idée que Franck Biya succède à son père serait risible dans de nombreux pays où la décence et les normes élevées font partie du tissu politique de l'État. Franck Biya n'a jamais occupé d'emploi et n'est certainement pas diplômé universitaire. Il arrive sans compétence ni expérience, mais pour la France, cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est sa capacité à faire ce que Paris ordonne. Les nombreux conflits au Cameroun n'ont pas suscité la condamnation des grandes puissances mondiales. Ce silence et cette inactivité intentionnels sont dus au travail considérable de la France dans les arts sombres du lobbying politique international.



Entendre Macron parler aux pays africains de ce qui est bon pour eux, c'est comme avoir un lion enseigner à une antilope comment se protéger. Depuis que l'Europe s'est rendu compte que le colonialisme et le vol devaient prendre fin dans les années 50, aucune autre nation n'a été plus lésée que la France pour mettre fin au vol et à l'exploitation néocoloniaux. L'ensemble du système économique du pays est construit autour du commandement, du contrôle et du vol des ressources naturelles de ses anciennes colonies. Le Portugal, l'Espagne et la Grande-Bretagne ont tous maintenu une certaine distance politique par rapport à leurs anciennes proies, mais la France a obstinément refusé de faire de même.

Fils-successeur-père est un objectif de politique étrangère de la France dans la région CEMAC visant à prolonger ses activités néocoloniales. A 77 ans, Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville, qui cumule 36 ans de mandat, a son fils Denis Christel Sassou-Nguesso comme successeur préféré. Le président gabonais Ali Bongo, frappé d'incapacité après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral en 2018, a nommé son fils de 29 ans, Noureddin Bongo Valentin, au poste de coordonnateur général des affaires présidentielles. Le président actuel Ali Bongo a succédé à son père, Omar Bongo, qui a dirigé le Gabon pendant 42 ans. La Guinée équatoriale a déjà un président en attente, le fils du président Teodoro Obiang Nguema, qui dirige le pays depuis le coup d'État en 1979.

La France a pris l'habitude de lancer des bombes à essence autour de l'Afrique pour servir ses intérêts. Il est tout à fait faux de penser qu’elle ne sera jamais confrontée à un jour de compte pour son ingérence dans les affaires politiques africaines. Dans l'arène brutale des relations internationales, il est naïf de s'attendre à ce que les États-nations soient agréables. Mais les Africains ne demandent pas une France amie; ils demandent à la France de laisser la politique africaine aux Africains.

La faiblesse des institutions de la région CEMAC est de solides piliers pour enrichir le Trésor français. Rien n'illustre mieux cela que la tentative en cours d'obtenir une file de fils pour remplacer leur père. L'Afrique paie le prix de la passivité politique et de la cruauté de la France.

L'intégrité est un nom inconnu dans la communauté diplomatique française lorsqu'il s'agit de traiter avec l'Afrique. La France est un vide d'intégrité, et elle sème les graines des futurs troubles en Afrique en toute impunité. La France a toujours méprisé les normes de comportement décent dans la direction politique. Ce qui ne changera pas si les Africains restent muets, c'est le caractère de la France. Les apologistes estiment que les fils succédant à leurs pères offrent une continuité et une stabilité politique. La question est la continuité et la force de quoi et pour qui?

La plus grande faiblesse de la France est de sous-estimer systématiquement la jeunesse africaine et l'intelligence des Africains. Comme les manifestations au Sénégal, au Mali et au Tchad, nous en avons besoin davantage et d'une réelle action politique sur le continent pour mettre fin à ce mal.

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