C’est presque une réponse cinglante de Maitre Alice Nkom au Préfet du département Wouri.
Ce 10 décembre 2024, Me Alice Nkom, présidente du Conseil d’administration du Réseau des droits humains en Afrique centrale (Redhac), devait se rendre chez le préfet du Wouri, Sylyac Marie Mvogo, suite à une convocation administrative. Cette convocation fait suite à une vidéo dans laquelle Me Nkom brise des scellés apposés sur le siège du Redhac à Douala, après la suspension de l’ONG par le Ministre de l’Administration Territoriale.
Me Nkom ne s’est pas présentée au rendez-vous. Mieux encore, la première femme avocate d’expression française au Cameroun, a envoyé plutôt une lettre virulente au patron du departement du Wouri préfet, à l’effet de rappeler son long parcours dans la profession d’avocat et en exprimant son mécontentement face à une convocation émise via une chefferie.
Lire la réponse de Maitre Alice Nkom au prefet :
« Monsieur le Préfet,
J’ai l’honneur d’accuser réception de votre correspondance N°64/2024/CA/C19/SP, qui vient de m’être transmise à l’instant par un coursier, le particulier de la Chefferie du CANTON BELL
Monsieur le Préfet, je ne sais pas comment qualifier voire désir de me nuire et jusqu’à quel point vous comptez aller.
Je vous signale que j’ai prêté le serment d’Avocat en 1968, il y a 56 ans, selon un décret présidentiel de son Excellence, Monsieur AHMADOU AHIDJO, qui m’autorisait à exercer la Profession d’avocat défenseur devant les Tribunaux et Cours de notre pays.
J’ai connu depuis lors, une succession de Préfets, Inspecteurs Fédéraux, Gouverneurs de la République et j’ai obtenu d’eux, amitiés collaboratives, respect et haute estime.
Vous êtes en train de gicher ce beau parcours, modêle de partenariat public et prive que vous avez trouve, vous êtes le seul a me convoquer sous le couvert d’une Chefferie, fusse-t-elle supérieure.
Je trouve cela regrettable, et ne pensez pas que le perdant sera de mon camp.
Je me souviens que vous avez donné instruction à votre secrétariat, il y a à peine quelques semaines, pour que vos services expulsent de vos bureaux, les porteurs du courrier que je vous adressais le 26 Novembre 2024, pour délivrer le récépissé légal de déclaration de mon association que vous êtes tenu de délivrer conformément à l’article 7 alinéa (3) de loi N° 90-53 du Décembre 1990 portant sur la liberté d’association.
Aujourd’hui, vous me faites adresser une convocation par la Chefferie du CANTON BELL. A moins dame scure de ma presentation a votre cabines.
Je crois que vous cherchez les problèmes Monsieur le Préfet.
Qu’à cela ne tienne, je vous indique à toute fins utiles, que l’heure que vous avez choisie de me voir dans vos services, a été longtemps à l’avance engagée dans d’autres activités que je dois respecter, et aussi, suis-je dans la triste obligation de vous prier de bien vouloir souffrir que je ne puisse pas me libérer pour répondre à la présente convocation aujourd’hui à 11 heures.
Toutefois, je me ferais le devoir de me présenter à votre cabinet situé au deuxième étage de la préfecture, malgré la réduction drastique de ma mobilité qui est prise en compte lorsque j’ai à grimper les escaliers comme chez vous.
Et dans cette attente,
Je vous prie d’agréer Monsieur le Préfet, l’assurance de mes sentiments distingués.
PS ;Je ne pourrais malheureusement pas me munir de ma Carte Nationale d’identité que je n’ai pas reçue des services compétents de la DGSN depuis plus de 3 ans, ne pouvant pas forcer Monsieur le Délégué Général à la Sûreté Nationale de procéder à cette délivrance.
Toutefois, le même service délivrant les passeports, je serai munie de mon passeport permettant mon identification.
Vous voudriez bien me fixer à l’avance, la nouvelle date de convocation, pour que je puisse aménager mon programme en fonction et répondre présente, compte tenu de mon agenda au demeurant très chargé.»