4 fonctionnaires du Minsanté écopent de sanctions financières et professionnelles.
Dans le cadre de l’affaire dite du « Covidgate », l’avocat général de la Chambre des comptes de la Cour suprême a prononcé aujourd’hui des réquisitions sévères à l’encontre de quatre fonctionnaires du ministère de la Santé publique (Minsanté), accusés de fautes de gestion graves lors de la mise en œuvre d’un marché public lié à la riposte contre la pandémie de coronavirus en 2020. Les sanctions demandées sont : des amendes pécuniaires et des déchéances professionnelles.
L’avocat général Félix Owona Etoundi a requis une amende de 2 millions de FCFA pour chaque accusé, à savoir Élysée Amour II Eyenga Ndjomo, conseiller technique n°1, Ousmane Diaby, chef de la division des études et projets, Rémy Bekolo Edou, comptable-matériel, et Abiba Ntue Ngapout, payeur à la paierie spécialisée du Trésor au sein du Minsanté. En outre, il a demandé une interdiction de 5 ans pour ces fonctionnaires d’assumer des fonctions d’ordonnateur ou de gestionnaire de crédits dans un organisme public ou parapublique, ainsi que d’être responsables dans l’administration publique. Si les juges accèdent à ces demandes, les quatre mis en cause pourraient perdre leur statut de fonctionnaires pour une période totale de 10 ans, informe le journal StopBlaBlacam.
L’accusation repose sur cinq fautes de gestion notables. La première concerne la composition de la commission chargée de réceptionner un marché de 278 millions de FCFA pour la construction d’un centre d’isolement à l’hôpital régional de Ngaoundéré. Les membres de cette commission, dont certains ont reconnu leur incompétence, n’étaient pas qualifiés selon les standards requis, une situation que l’avocat général a décrite comme inacceptable.
La seconde faute a été identifiée dans le procès-verbal de réception : au lieu de valider une réception de « denrées, objets et matières », la commission a erronément validé une réception de travaux. Troisièmement, le parquet a mis en lumière qu’une avance sur travaux a été validée à 40% alors que la législation en matière de marchés publics limite ce type d’avance à 20%.
En outre, un non-paiement de la caution à 100% a été signalé, le prestataire Grand Lux n’ayant réglé sa caution que huit mois après l’échéance initiale. En dernier lieu, la comptable Abiba Ntue Ngapout a été mise en cause pour avoir payé intégralement un bon de commande de 111 millions de FCFA avant service fait, ce qui constitue une autre violation des procédures financières en vigueur.