Crise Anglophone : L’Armée reconnait avoir tué un civil à Bamenda

Le porte-parole du ministère de la Défense concède, du bout des lèvres, que l’armée est à l’origine de la mort d’un civil. L’« incident inhabituel » s’est produit le dimanche 4 juillet dans l’arrondissement de Bamenda 3e (région du Nord-Ouest). Selon le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack (photo), ce dernier aurait été « tué par des tirs de dissuasion » alors qu’il tentait de fuir un contrôle.

« En effet, lors d’un contrôle de routine, un usager suspect, le nommé Ngoram Djibering Dubila, conducteur du véhicule de marque Toyota, type Land Cruiser de couleur blanche (…), pris de panique a engagé une brutale manœuvre automobile de dérobade, au moment précis où il lui était demandé d’immobiliser son véhicule », rapporte, ce 6 juillet, le chef de la division de la communication du Mindef. D’où les « tirs de dissuasion qui l’ont malheureusement atteint mortellement ».

Cette sortie du ministère de la Défense intervient alors que la tension est toujours vive au quartier Below-Foncha où Ngoram Djibering Dubila a été tué. Le jour de sa mort, les populations en colère sont sorties dans les rues et ont démantelé le poste de contrôle mixte érigé par les forces de défense et de sécurité. Plus tard, elles ont marché dans les rues de la ville avec le corps du défunt, qui a été inhumé le 5 juillet, selon la tradition musulmane.

En attendant les résultats de l’enquête ouverte par les autorités, annoncée par le Mindef, le capitaine de vaisseau Cyrille Atonfack accuse d’ores et déjà Ngoram Djibering Dubila d’être « un relais local et plaque tournante de certains leaders terroristes sécessionnistes de la diaspora dans le secteur de Nkwen (Bamenda 3e) ». « Il avait à son actif plusieurs enlèvements avec demande de rançon, ainsi que de nombreux cas de menaces sous conditions », renchérit-il.

Les autorités militaires affirment d’ailleurs que la victime est un fugitif sous le coup d’un mandat d’arrêt. Celui-ci aurait été délivré le 24 novembre 2020 par le Tribunal militaire de Bamenda à la suite de sa condamnation à trois ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 565 950 FCFA pour « apologie de sécession et menaces sous condition ».

La région du Nord-Ouest est le théâtre d’une insurrection séparatiste depuis 2017. L’armée y est déployée pour combattre les milices armées d’inspiration sécessionniste qui écument la région. Le conflit a déjà fait plusieurs milliers de morts.

Source : Stopblablacam

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