Cyrille Kemmegne, Journaliste de la CRTV: « c’est une chaîne qui veut seulement plaire à Paul Biya »

Cyrille Kemmegne

Le journaliste, aujourd’hui est exil, dit être victime de menaces de mort.

La rupture semble etre définitivement consommée entre la Cameroon Radio Television (CRTV) et Cyrille Kemmegne, le rédacteur en chef de l’office public de radiodiffusion dans la région du Sud.

L’auteur de l’ouvrage, «Maurice Kamto: Un destin présidentiel», aujourd’hui en exil en Ile de France, a accordé une interview exclusive à Diaf TV, une WEB télévision d’africains de la diaspora  Il se dit victime de menaces de mort, pour avoir osé critiquer publiquement les méthodes du gouvernement camerounais. Un régime que le journaliste qualifie de dictatorial. «Je continue à recevoir des menaces de mort. Il y a de gens avec qui je ne peux pas prendre un ver d’eau parce que ce régime est capable de tout pour atteindre sa cible», affirme l’ancien patron des sports de CRTV Littoral. Mais le natif de New-Bell (Douala) se dit prêt à mener son combat jusqu’au bout, même s’il doit «payer de [sa] vie».

Dans cet entretien, celui qui aussi écrivain et philosophe dénonce le fonctionnement du média d’Etat au Cameroun. «Ne pas reconnaître que la CRTV a le plus grand nombre de professionnels, (Alain Belibi, Charles Ndongo etc.), serait mentir. Mais toute la CRTV est victime de la dictature éditoriale», affirme l’homme qui y a passé deux décennies. «Le plus grand problème de la CRTV, c’est de vouloir plaire au gouvernement en général et à Paul Biya en particulier», ajoute le journaliste.

Pour lui, la position éditoriale de cette chaîne, c’est de rouler pour le gouvernement au détriment du peuple. «Moi j’ai été rédacteur en chef à CRTV Sud. Quand vous envoyer un reportage pour dire que les routes du Sud ne payent pas de mine, c’est un reportage qui ne va jamais passer nulle part», révèle-t-il.

Cet originaire de la région de l’Ouest affirme par ailleurs que la CRTV, à chaque élection, met sur pied une stratégie pour faire gagner le pouvoir en place. «Nous sommes en période préélectorale des législatives et municipales; vous ne verrez jamais sur la CRTV les cris de cœur des leaders d’opposition qui disent avoir été menacés par les autorités administratives… Il y aura bientôt des grandes réunions éditoriales pour préparer les élections. Il y aura un seul point à l’ordre du jour: comment faire gagner le RDPC», fait-il remarquer.

Cyrille Kemmegne pense que la chaîne publique camerounaise doit reconquérir son public en mettant un accent sur le traitement des faits de société plutôt que la couverture des activités gouvernementales. «La CRTV doit apprendre à s’affranchir de la ligne éditoriale qui est aujourd’hui de plaire, plaire et plaire au gouvernement. Il est temps pour la CRTV de reconquérir son aura perdu», dit-il.

Critique vis-à-vis de son employeur, notre confrère l’est encore plus lorsqu’il s’agit de parler du régime de Paul Biya. «La dictature au Cameroun est évidente. On compare Paul Biya à aujourd’hui Hitler, certains disent même qu’il est pire que Hitler. Vivement que ce régime prenne fin», tempête-t-il, citant le cas de journalistes et hommes politiques incarcérés ou en exil pour avoir exprimé une opinion contraire à celle du pouvoir de Yaoundé.

 

Cameroun-Info.net

Partager l'article:
Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie:

Celui qu’on appelle affectueusement « le valeureux brancardier » et qui a été désigné “meilleur brancardier” de l’hôpital Laquintinie en 2024, fait partie de ces

Le créateur de contenus Patrice Wogha a tenu en haleine la toile avec Inna, une femme pygmée, en laissant entendre qu’il était amoureux et qu’ils

La jeune femme lutte pour sa vie dans les hôpitaux avec une facture exorbitante. Le 3 juin 2024, à Yaoundé Mendong, un accident impliquant un

Ce 19 janvier, la Gendarmerie nationale du Cameroun a annoncé sur sa page Facebook qu’un gang de cinq présumés faux-monnayeurs a été interpellé début janvier

« Trop souvent on accuse des écrivains d’agrandir les riens d’une existence. On nous accuse souvent de fomenter des drames de la banalité la plus

Quatre décès liés à une intoxication alimentaire dans un campement Baka. Ce jeudi 16 janvier 2025, la localité de Baka, village Paki, arrondissement de Doumé,