Décès de Fatimatou Ahidjo : Le témoignage émouvant de Benjamin Zebazé

Je viens d’apprendre le décès de la première fille du président Ahmadou Ahidjo. Je présente à la famille mes très sincères condoléances.

C’est l’occasion pour moi de dire aux jeunes qui croient que la gabegie actuelle est normale, que la famille du président Ahidjo savait se montrer exemplaire.

DES ENFANTS EXEMPLAIRES

En 1974, je quitte mon Dschang natal pour m’inscrire en 5ème au lycée général Leclerc de Yaoundé.

A mon arrivée,  je constate que c’est le lycée de référence de toute l’élite de la République: mais paradoxalement, leurs enfants côtoient ceux des plus pauvres et des plus indigents.

Les 2 filles du président de la République arrivent au lycée en Renault 4, la voiture la moins chère du marché: plus tard, en Toyota super saloon, une voiture moquée à l’époque et tout cela, sans garde de corps. 

En comparaison, le paysan que j’étais, était  accompagné en 504, la voiture phare des années 70-80.

Pendant la « récréation », les enfants Ahidjo restaient en classe: parfois,  la cadette en classe de 6ieme, s’asseyait sur un caillou du côté du terrain de basket ball avec une copine.

Les jeudis, juste à côté de chez nous au quartier hippodrome, la voiture des filles d’Ahidjo venait chercher leurs amis beninoises pour les conduire au palais présidentiel: pour nous, c’était banal.

UNE MAMAN EN OR

Un soir vers 18heures alors que j’accompagnais ma sœur aînée au célèbre magasin Printania, je suis surpris de voir Madame Ahidjo et ses filles en rang devant une caisse. Sa garde était tellement discrète qu’elle paraissait absente.

 Au moment de payer, elle signe un chèque,  comme ma sœur d’ailleurs car ce mode de paiement était accepté partout.

Des années plus tard, la défunte fille Ahidjo se retrouve au CUSS pour se former en médecine.  Une classe la sépare d’une de mes sœurs aînées. Lors des stages à l’hôpital central de Yaoundé,  comme n’importe quelle étudiante,  elle prenait ses gardes  la nuit en se couchant sur un vulgaire matelas, luttant contre les moustiques.

Lors de sa soutenance de thèse,  madame Ahidjo est assise, sans aucun protocole, comme n’importe quel parent, dans l’amphi 700 à Ngoa Ekelle. Il fallait être particulièrement curieux pour  remarquer que quelque chose de spécial se passait à l’intérieur de cet amphi.

Oui, nos enfants doivent savoir que même si le président Ahidjo a commis des erreurs, il a essayé de bâtir une nation en faisant tout pour que sa famille n’ait pas la main mise sur les affaires de l’Etat.

Un autre Cameroun est donc possible. 

 

Benjamin Zebazé

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