Quand on sort d’une compétition aussi catastrophiquement gérée, l’entraîneur ne doit pas attendre d’être démissionné, il doit lui-même démissionner.
Le journaliste sportif Alain Denis Ikoul désigne le responsable de l’élimination des Lionceaux de la CAN U17 en Algérie :
On n’avait pas besoin d’une victoire, mais d’un nul pour se qualifier. Notre équipe offensivement manquait de réussite, on l’a tous vu et compris depuis le premier match. Alors quand tu as l’avantage d’ouvrir le score sur ce genre de match, je suis désolé, TU NE FORCES PLUS RIEN, TU GARES LE BUS Et tu montres à l’adversaire que tu ne veux plus jouer. C’est à dire tu gâtes le match. Le problème c’est que notre sélectionneur a tellement été obnubilé par la victoire, au point d’oublier qu’on n’en avait pas forcément besoin. Ok, tu peux sortir Akamba (milieu numéro 8) pour le préserver d’un second avertissement, mais au niveau de ta consigne de jeu quand tu mènes, tu n’attaques plus comme on l’a fait hier. On prend deux buts coup sur coup sur des actions de contre où notre bloc défensif est très haut, sans véritable défense permanente; cela veut dire une seule chose : à 1-0, on a beaucoup plus pensé à inscrire un second but qu’à préserver notre avantage. Stratégiquement c’est maladroit à mon goût, et c’est de la responsabilité du staff technique. Et cela relance le débat sur le niveau réel de la plupart de ceux qui entraînent nos sélections nationales […]. La fédération a mis tous les moyens pour offrir à ces enfants une préparation optimale pendant plusieurs mois. Eto’o sur ce coup est irréprochable. Alors on peut être éliminé, c’est le football, mais pas de façon aussi minable. Ceci me rappelle le discours de notre Directeur de développement du football qui était allé dire à la télévision que l’objectif des sélections jeunes ce n’est pas de gagner. Je continue de trouver ce discours très irresponsable, tendancieux et même irrespectueux pour les camerounais. Car je suis désolé, quand le Cameroun va à une CAN, toutes catégories confondues, c’est d’abord pour la remporter. Ces enfants ont leurs académies où on leur apprend à jouer. Quand ils viennent en sélection, c’est pour se construire de fortes expériences collectives positives qui seront le socle de leur état d’esprit futur, et non pour sortir au premier tour d’une compétition de 6 matchs.