Géopolitique : Shanda Tomne interpelle Donald Trump

Le Président du Mouvement Populaire pour le Dialogue et la Réconciliation (MPDR), persiste que le continent berceau de l’humanité doit toujours avertir le président américain sur les enjeux de l’heure en Afrique.

L’Afrique devrait-elle se préparer à envoyer des troupes aux Etats Unis

Pour mettre fin aux assassinats des afro-américains par les policiers blancs ?

Le président des Etats Unis, Monsieur Donald Trump, est depuis quelques jours étrangement passionné par des projets interventionnistes non pas au Proche Orient, non pas en Amérique latine et les Caraïbes, non plus en Ukraine, mais en Afrique. Et pour faire les choses dans l’exubérance, le chef de la maison blanche a choisi le pays le plus peuplé et sans aucun doute un des plus dynamiques, des plus créatifs et des plus riches du continent.

IL s’agit du Nigéria dont on ferait injure à la conscience diplomatique, en voulant rappeler tout le symbole que ce pays représente dans la configuration géopolitique et stratégique.
Les motivations de l’homme d’Etat aux multiples visages et un des présidents des Etats Unis les plus versatiles depuis la fondation de l’Union, sont extravagantes. Il parle du sauvetage des chrétiens dont la protection, ne serait pas suffisamment garantie par le gouvernement nigérian, face aux assauts et aux meurtres à répétition, des groupuscules islamistes sous la bannière de la nébuleuse Boko Haram.

L’intention est louable, le constat admirable, mais la substance, les buts et objectifs absolument flous, provocateurs, indécents et au fond inacceptables. Certes, d’un point de vue strictement moral et éthique selon l’ordonnancement des normes internationales en vigueur, tant pour l’esprit que pour la lettre, la torture, l’oppression ouverte et les meurtres de sang-froid, ciblant une population, un groupe humain voire une communauté locale ou étrangère, constitutifs de crime contre l’humanité. Il en va de même de la responsabilité des Etats, en ce qui concerne la sécurité des personnes résidant sur leur territoire. L’Etat jouit en effet, de la plénitude de compétence, pour tout et sur tous.

Mais alors, les choses ne passent pas ainsi, pas quand n’importe quel COWBOY, se lève, traverse les frontières, pour aller dicter, régenter et gérer les affaires d’un autre Etat. Cela s’appelle l’impérialisme, et c’est proscrit par les normes consacrées de la pratique diplomatique. Au fait, des chrétiens se seraient-ils plaints, quand, comment, avec quels arguments et auprès de quels instances nationales ou internationales ?

Voilà qui nous remet un peu dans les leçons de réalisme, nous obligeant à repenser notre être, nos semblables, leur sort partout où ils se trouvent sur la planète. Voyons au fait, ce que vivent les afro-américains depuis que les Etats Unis existent. Le traumatisme est sans comparaison. Tout nous permet de parler de génocide permanent. Il n’existe aucun autre pays au monde, où un groupe humain est autant ciblé, torturé, marginalisé et ses membres régulièrement assassinés dans la rue, dans leurs maisons, au lieu de travail dans les transports publics comme ce que subissent les afro-américains aux Etats Unis, un pays où leur présence résulte de l’odieux commerce des esclaves.

Allons, Africains, nous autres basanés, quittons pour une fois le statut de « damnés de la terre », et usons des espaces que nous offrent la représentation sur la scène mondiale nos Etats comme personnes morales organisées, structurées et reconnues, pour opposer aux nouveaux colonialistes ainsi qu’aux impérialistes invétérés, une réponse ferme. La réaction à une provocation s’appelle rétorsion dans le droit international classique. C’est le moment de l’annoncer, même si l’opérationnalisation doit dans un premier temps, se limiter à sa manifestation verbale.

Le président américain, en course pour le prix Nobel de la paix, risque bientôt d’envoyer des troupes dans les ménages, les couples en dissension à travers le monde. Pour l’instant, ce sont les chrétiens du Nigéria qui le préoccupent. Nous aussi, nous sommes très préoccupés par le sort des afro-américains des Etats Unis. L’union africaine doit se pencher sur cette question dès à présent, et commencer à envisager l’envoie des troupes pour mettre fin au génocide permanent dont nos frères et nos sœurs sont victimes à cause de la couleur de leur peau. Des plans contingents peuvent voir le jour. Mais en attendant, il faudrait au minimum une déclaration de principe. Les bureaucrates d’Addis-Abeba doivent se réveiller, parce que ce n’est pas l’affaire du Nigéria seul, c’est notre affaire, c’est l’affaire du continent, l’affaire de la race.

Les citadins de la ville de New-York qui viennent d’élire un Maire aux couleurs hors des souhaits du président TRUMP, ont sans doute envoyé un message aux Africains dans ce sens. Notre mémoire est encore fraîche, et les tombes encore devant nous, pour ces enfants, ces six cent écoliers de Soweto, massacrés en cette journée du 16 juin 1976, par le régime d’apartheid d’Afrique du sud. Les Etats Unis avaient-ils envoyé des troupes ? Non, parce que c’étaient des singes, les mêmes singes qu’on massacrait dans les rues aux Etats Unis, et que les criminels, étaient leur allié, l’allié de l’OTAN, l’allié de l’impérialisme et de la pensée unique planétaire./.
Yaoundé, 7 novembre 2025

Partager l'article:
Étiquettes:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lire sur mobile

QR Code
Ne perdez plus rien, recevez le résumé de l'actualité quotidienne, directement dans votre courriel.

Vous êtes désormais inscrit à notre newsletter, merci de faire partie de notre auditoire!

Dans la même catégorie: ,

L’universitaire Vincent Sosthène Fouda questionne la période à laquelle le chef de l’Etat procèdera à la nomination d’un neuf gouvernement. « Et le peuple regarde

Pour Georgy Todua, l’ambassadeur de Russie au Cameroun, les rapports avec le Cameroun vont se diversifier au cours de ce nouveau septennat. « La cérémonie

Le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative et militant du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) Joseph Anderson Le pense que

L’universitaire Richard Makon estime clairement qu’après la prestation de serment de Paul Biya, l’actuel président de la République, les choses ne vont pas changé au

Xi Jinping, le président de la République Populaire de Chine a envoyé une lettre de félicitations au président de la République du Cameroun qui a

Dans une communication dédiée à ses militants, le président national du FDC Denis Emilien Atangana leur recommande fortement de tourner la page de la présidentielle