Le professeur Hubert Mono Ndjana était un penseur engagé dans le combat politique au Cameroun, connu pour ses débats passionnés et son usage créatif de concepts philosophiques pour critiquer le système politique en place. Son décès laisse une trace importante dans l'histoire intellectuelle du pays.
CE QUE JE RETIENS DU PROFESSEUR MONO NDJANA
Le deces du philosophe Hubert Mono Ndjana a ete acte ce matin
Tous ceux qui ont combattu le regime Rdpc et son president pendant les annees de braises, perdent la, un de leurs farouches adversaires.
UN ADVERSAIRE COURTOIS N'AYANT PAS PEUR DU DEBAT D'IDEES
Rien n'etait pire, a ses yeux, que les journaux dits de la "Sainte Trinite", notamment mon journal "Challenge Hebdo".
Mais il exigeait qu'un exemplaire de chaque edition de ce journal lui soit depose au siege du Rdpc ou il etait tres actif dans la communication.
A chaque lecture, il s'etranglait presque et promettait d'ecrire un livre sur ma modeste personne avec ce titre "charmant" qu'il avait trouve: " Benjamin Zebaze, le tribalopathe".
Cependant, contrairement aux Rdepecistes d'aujourdhui, il n'avait pas la volonte du tuer ses adversaires, mais se battait juste pour les convaincre.
DES DEBATS EPIQUES CONTRE MAURICE KAMTO
Ses echanges epistolaires contradictoires avec Maurice Kamto a travers le journal " Le Messager " de Pius Njawe, resteront dans l'histoire comme un sommet entre deux hommes opposes sur le plan ideologiques, defendant leurs positions avec acharnement.
Un episode viendra neanmoins ternir cet episode lorsque le philosophe, excede, lanca a Maurice Kamto: on ne s'amuse pas avec l'Etat. Quelques temps apres, l'actuel patron du MRC etait convoque par la police.
UN HOMME DESABUSE
Depuis plus d'une dizaine d'annees, c'est un homme desabuse qui broyait du noir, estimant n'avoir pas ete recompense a la hauteur de son militantisme.
Son ejection humiliante d'un poste de responsable a l'universite restera dans les memoires.
UN PHILOSOPHE QUI LAISSE UNE TRACE DANS L'HISTOIRE
Contrairement aux intellectuels camerounais qui passent leur temps a repeter des concepts mal lu dans des livres d'auteurs etrangers, Mono Ndjana inventait les siens.
Le concept du "m'appartisme" pour s'attaquer a une gangrene qui minait son parti politique; " l'ethofascisme " pour denigrer les adversaires de son parti qu'on qualifiaient "d'anglo-bami"...
Ce qui marquera le plus, est cette formule: " Au Cameroun, on a ecarte la norme et normalise l'ecart ". Une telle formule ne pouvait sortir que du crane chauve d'un grand homme.
Benjamin Zebaze