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Cameroun : Au village ou en ville ? Paul Biya se projette en 2025

2025, c'est dans un peu plus de trois ans. Mais, l'échéance focalise déjà toutes les attentions. Y compris celle de la presse française qui est curieuse de savoir si le Président de la République, Paul BIYA, sera toujours candidat à sa propre succession. A cette échéance à la fois si proche et si lointaine. Tour à tour légaliste, tacticien, voire mathématicien, mêlant l'humour à l'autodérision, le Chef de l'État camerounais a répondu à toutes les questions, à toutes les préoccupations. Devant une presse nationale et internationale, stupéfaite et médusée. À la satisfaction des observateurs. Les uns et les autres sont invités à attendre le jour dit pour savoir s'il va continuer à exercer ses hautes fonctions dans la Cité ou s'il va décider de rentrer au village. Faits et gestes d'un "face à la presse" au sortir d'un "têteà-tête strict" au Palais de l'Unité à Yaoundé

Alternance politique ou succession au Cameroun. Interventions ou appuis à têtes chercheuses de l'Occident dans le monde. Conflit russo-ukrainien et conséquences mondiales. Coopération Russie-Afrique... Aucun sujet n'a été éludé (même si tout n'a pas été élucidé) au cours de la conférence de presse qui a suivi le long entretien en tête-à-tête BIYA-MACRON, hier mardi, 26 juillet 2022, au Palais de l'Unité. Au-delà du contenu, le contenant des échanges aura été un régal pour l'oreille, et un festin pour les esprits épris d'éclectisme et d'élévation spirituelle. Les professionnels de la stylistique française pourraient s'amuser à déceler ou à discerner dans cet espace de discours (conférence de presse conjointe), entre oxymore et pléonasme, métonymie et métaphore, allégorie et autre synecdoque.

Au fait, comment designet-on cette clause rhétorique lorsque, piqué au vif, on se défend d'en rougir et on déclare s'exprimer sereinement ? Réseau pythagoricien Les réseaux sociaux se sont laissé emporter par les algorithmes de Pythagore. En simplifiant son théorème. Et ce n'est pas le plus facile. Au lieu de : "si un triangle est rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse (ou côté opposé à l'angle droit) est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés".

A la suite de la théorie de la prospective politique élaborée et posée par le Président Paul BIYA, il faut désormais proposer la formule suivante aux candidats au baccalauréat français : 7-4 = ? La mathématique moderne, associée à la science politique, fait dans la simplification arithmétique. Plus accessible pour qui veut mesurer le nombre d'années que la constitution camerounaise accorde à un mandat présidentiel dans le triangle national. Et en déduire le temps qui reste à passer par le Président Paul BIYA à la tête de l'État du Cameroun. Quant à savoir s'il va se représenter ou pas en 2025, il répond, comme un illustre poète français : "il faut laisser le temps au temps" (titre d'un recueil de citations de François MITTERRAND, compilées par Michel Martin-Roland en 1995). Réponse à destinataires multiples, orientée vers la presse, mais aussi, résolument tournée vers tous les aspirants putatifs (ou putschistes) au trône présidentiel. Dont acte ! Quid de l'accord (militaire) avec la Russie ? Simple exercice de routine visant à renouveler dans le cadre des relations bilatérales, un accord qui était arrivé à expiration. Répond sans ambages, Paul BIYA. Donc, rien d'anormal. Beaucoup de pays le font.

Aucun rapport à établir, en conséquence, avec la guerre en Ukraine. D'ailleurs, les protagonistes auraientils eu besoin d'un quelconque apport que ce n'est pas au Cameroun qu'ils l'auraient demandé. Le Cameroun entretient, depuis de longue date, des relations avec la Russie. Comme avec d'autres pays : l'Allemagne, l'Espagne, le Brésil, la Chine... Cibles partenariales bien identifiées.

En effet, ni l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, ni les différents affrontements militaires qui ont émaillé l'histoire de la frontière franco-espagnole avec des fortifications visibles sur toute sa longueur, n'ont empêché aux différents protagonistes d'entretenir des relations de partenariat gagnant-gagnant. On pourrait en dire autant des autres. Après la pluie, le beau temps, nous enseigne la sagesse populaire. Et c'est vers ces lignes d'horizon, de couleur azur, que le Président de la République du Cameroun, Paul BIYA, invite à tourner le regard. Dans un esprit de construction de la paix pour que "la logique de la confrontation cède (définitivement) le pas à la logique de la conciliation et du dialogue". Dixit Paul BIYA. Sourde oreille ou oreille dure ?

A plusieurs reprises, le Président Paul BIYA s'est fait répéter (avec une insistance parfois incompréhensible) les questions de journalistes. Allant jusqu'à faire muter son illustre interlocuteur en traducteur (interprète ?) de circonstance : "Je ne vous entends pas, Madame". Était-ce véritablement une carence auditive ou un stratagème, comme le laissent suggérer les circonstances, pour jouer à fond le personnage du "plus vieux président en exercice au monde" ( France 24) ? L'acuité des répliques et la perspicacité des réponses laissent à peine dubitatif l'observateur avisé. En tout état de cause, aucun quiproquo ni contresens n'ont été enregistrés au cours de la conférence de presse. L'acoustique était au point. Et l'exercice a réussi. En tous ponts de vues. Chapeau bas aux deux acteurs principaux.

 

 

Ref: Le Quotidien N948