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Blaise Compaoré devant le tribunal militaire pour assassinat de Thomas Sankara

Transmis tel que lu sur le net

Le tribunal militaire du Burkina Faso  a décidé ce mardi de la mise en accusation de l’ex-président Blaise Compaoré pour attentat à la sureté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres dans le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État Thomas Sankara.

Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, est poursuivi dans le même dossier  pour complicité d’assassinat, recel de cadavres, attentat à la sureté de l’État. Au total, 14 personnes doivent comparaître devant le tribunal pour l’ancien chef d’État du Burkina Faso.

1987-1997 : le dossier Sankara avait dix ans et devait – selon la loi burkinabé – être frappé par une prescription.

Pour garder espoir et continuer son combat pour la vérité, Mariam, la veuve Sankara, va porter plainte contre X pour assassinat en septembre 1997.

Une plainte sans suite puisque pendant les 27 années du pouvoir de Blaise Compaoré, la mort de Thomas Sankara était un sujet mis sous l’éteignoir.

Mais, les choses vont très vite évoluer en 2014 lorsque le président burkinabé (qui vit aujourd’hui en exil en Côte d’Ivoire) est renversé lors d’un soulèvement populaire.

Il faut attendre mars 2015, cinq mois après la chute de Blaise Compaoré pour que la plainte soit relancée suivi de la réouverture d’un dossier de crime sans véritable enquête, ni accusé.

Les avocats de la défense relance la machine et obtiennent que les présumés corps de Thomas Sankara et de ses compagnons soient exhumés fin mai 2015 pour une expertise ADN.

Des doutes avaient été émis par les familles après les expertises en France puis en Espagne : elles avaient donc exigé en 2017 une contre-expertise.

Celle-ci réalisée de nouveau sur les restes supposés de Thomas Sankara et ses 12 compagnons indique qu'”aucun profil génétique” n’a pu être établi sur les corps exhumés dans la tombe où ils étaient présumés enterrés.

“Qui a tué Thomas Sankara” est et demeure la grande question. L’affaire est si complexe que les suspects ne manquent pas.

De Blaise Compaoré aux Libyens, en passant par les Ivoiriens ou encore les Français…la traçabilité du crime échappe même aux fins limiers.

Cependant, la justice burkinabé a déjà dans son viseur des noms. Sous le président Roch Kaboré, le dossier Sankara semble avancer.34 ans après l’assassinat, une douzaine de personnes ont été inculpées ou sont poursuivies dans l’affaire Thomas Sankara

Parmi les accusés, l’adjudant-chef Hyacinthe Kafando, un des anciens gardes du corps de Thomas Sankara et le général Gilbert Diendéré.

Mais ces cas qui relèvent de la justice militaire sont loin d’avoir refermé le dossier Thomas Sankara.

Le dossier sur l’assassinat de Thomas Sankara quitte l’instruction et est transmis à la chambre de contrôle pour aller en jugements.

Le communiqué de presse du collectif des avocats des ayants-droit du capitaine du Capitaine Thomas Sankara précisant que 25 personnes seront bientôt face au juge.

“Blaise Compaoré dit Jubal, Hyacinthe Kafando, Gilbert Dienderé, Gabriel Tamini, Diébré Alidou et vingt (20) autres, tous poursuivis pour différents chefs d’inculpation dont principalement les crimes d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’assassinat, de faux en écriture publique, de recel de cadavres, etc… ou de complicité de ces infractions a connu une évolution notable” peut-on lire dans le communiqué.

Dans l’affaire Thomas Sankara, les yeux sont aussi tournés vers Paris. Suite à une action de la famille Sankara, le député des français de l’étranger Afrique de l’Ouest-Maghreb, Pouria Amirshahi, transmet une demande officielle au président de la République François Hollande en mars 2017.

Une requête aux fins de levée des archives pour aider à l’établissement de la vérité sur l’assassinat de l’ancien président burkinabè.

Emmanuel Macron qui s’installe à l’Elysée hérite de cette requête. Il a d’ailleurs promis que tous les documents français concernant l’assassinat seraient “déclassifiés”. L’étau se resserre autour de Blaise Compaoré.

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