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Sylvie Ndongmo: « La salle de veille et d'alerte des femmes a noté beaucoup de situations de conflits venant de Baham à travers son numéro vert »

Sylvie Ndongmo

« La salle de veille et d’alerte des femmes a noté beaucoup de situation de conflits venant de Baham à travers son numéro vert »

La présidente de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (Wilfp-Cameroon), décline les contours de cette campagne de sensibilisation communautaire sur l’importance de de la participation des femmes dans les processus de paix, notamment en période électorale, organisée le 1er mars dernier à Bapi, l’intention des femmes des Hauts-Plateaux.

Quels sont les objectifs de cette campagne ?

Cette campagne rentre dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action national de la résolution 13-25 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui demande que les femmes soient impliquées dans tous les processus de paix : de la prévention au post-conflit. Il  y a quelques années, notamment en 2005, nous avons mis sur pied un mécanisme d’alerte précoce dénommé ‘’Salle de veille et d’alerte’’ qui permet aux femmes de jouer un rôle prépondérant dans la gestion, dans la conduite d’une élection apaisée. Nous sommes dans le cadre d’encourager et de susciter une plus grande implication des femmes et des jeunes dans la prise des initiatives en faveur de la paix. Notamment en cette période électorale. Parce nous le savons, que ce soit dans beaucoup de pays africains, les élections sont venues avec un cortège de violence. Le Cameroun n’est pas en reste avec ce que nous vivons depuis avec la dernière élection présidentielle. Il y a beaucoup de conflits post-électoraux. Donc nous pensons que les femmes doivent s’impliquer effectivement pour prévenir les conflits là où il n’y en a pas et pour mitiger les effets des conflits là où ça a déjà commencé. Nous voulons susciter une plus grande implication des femmes pour qu’elles comprennent le rôle capital qu’elles ont à jouer ; mais surtout l’enjeu de la prévention des conflits dans la préservation de la paix.

Quelles sont les dispositions prises pour faire le suivi des recommandations de cette campagne ?

Nous sommes à la 6ème campagne de sensibilisation communautaire. En réalité ce que nous faisons, c’est faire des femmes de Bapi, de Banka…bref des femmes Hauts-Plateaux, les ambassadrices de la paix dans leurs communautés.  Il y a un certain nombre d’initiatives qu’elles vont prendre. Chaque Camerounais doit être ambassadeur de paix. Il doit être le changement qu’il souhaite voir. Donc il ne faut même pas attendre que l’organisation vienne, mais prendre déjà des initiatives. Chacun doit prendre des initiatives à son niveau. Mais chaque femme avec qui nous nous sommes entretenus ce 1er mars 2019, sont désormais des point focaux dans les communautés. Nous saurons désormais que si nous venons à Bapi, nous avons des femmes qui ont été formées à travers qui, nous allons mener un certain nombre d’actions sur le terrain afin de les encourager à continuer ce combat. Les mamans ce sont elles qui s’occupent en majorité des personnes âgées et des jeunes dans la famille. Donc nous avons un projet en faveur des jeunes qui sera toujours suivi par ces mamans. Comment est-ce que ces jeunes-là peuvent utiliser les réseaux sociaux par exemple pour promouvoir la paix ? C’est un programme qui sera développé avec ces mamans. Et nous allons faire un suivi à partir de notre siège.

Qu’est-ce qui a justifié le choix de Baham pour cette campagne ? Est-ce parce qu’en tant que localité d’origine du sulfureux opposant Maurice Kamto, la paix y est un peu plus menacée en période électorale ?

Deux raisons justifient ce choix. Primo, nous sommes comme je l’ai dit plus haut à la 6ème campagne. Nous étions à l’Est, dans le Littoral, au Nord…Le choix de Baham porte sur le fait que quand nous avons mis en place la ‘’salle physique de veille et d’alerte’’ avec le numéro 8243, les premiers coups de fils que nous avons reçu pour nous alerter des situations confictogènes venaient de Baham. Nous avons reçu beaucoup de coup de fil venant de Baham pour nous mettre au courant des situations conflictogènes. Nous nous sommes dit qu’il y a effectivement problème. Et nous avons pensé que puisqu’il y a d’autres élections qui arrivent, qu’il était important que nous venions ici pour sensibiliser la population en général et les femmes en particulier pour qu’elles comprennent que les conflits font partie du quotidien, mais c’est la façon de les gérer qui fait problème. Donc le choix de Baham n’est pas anodin. Il part du fait que la salle de veille et d’alerte des femmes a noté beaucoup de situation de conflits venant de Baham à travers son numéro vert.

Propos recueillis par VT, à Bapi