Le conflit entre le Ministère des Sports et la Fecafoot a pris un tournant avec la rencontre entre Marc BRYS et la Fédération Camerounaise de Football ce lundi. La Fecafoot est apparue comme une entité faible, trop conciliante et prête à justifier la puissance du coach. Le Ministère des Sports a ainsi imposé sa position de force, tandis que la Fecafoot a fléchi sa propre position. Le futur de l’encadrement technique des Lions Indomptables est compromis.
LA FECAFOOT EST PASSÉE DE LA POSITION DE FORCE À LA POSITION DE FAIBLESSE, ET ÇA CRAINT !
Par Armand Okol
La prise de contact de ce lundi entre le nouveau sélectionneur des Lions Indomptables “A” et son véritable employeur qu’est la Fédération Camerounaise de Football était très attendue. Rencontre survenue dans un contexte de surtension entre le Ministère des Sports (la tutelle) et l’instance faîtière (Fecafoot), deux entités qui ces derniers temps ont servi à l’opinion une guerre de tranchées par correspondances interposées.
Après un refus catégorique de non recevoir opposé à la convocation à lui adressée par la Fecafoot pour prendre part à une séance de travail vendredi dernier suivie d’un communiqué musclé aux allures de dernier ultimatum, Marc BRYS s’est finalement résolu à déférer à la convocation cette fois-ci, un peu comme sous contrainte sachant qu’environ 48h avant, il avait déjà enfreint les usages en matière de publication de la liste des joueurs convoqués pour les rencontres programmées dans 3 semaines, rôle exclusivement dévolu au Patron qu’est la Fédération.
Le successeur de Rigobert SONG BAHANAG déférait donc à cette convocation avec assurément quelques appréhensions sachant parfaitement avoir commis (certainement sous contrainte) deux impairs majeurs à son principal utilisateur. On peut donc aisément penser qu’il s’attendait à se faire remonter les bretelles.
Mais à la lecture du communiqué de la Fecafoot sanctionnant ce premier contact avec le patron de l’encadrement technique des LIC, il y a plutôt un parfum d’allégeance des autorités de Tsinga, un peu comme si la Fédé pliait l’échine. Non seulement elle est un peu trop conciliante (en rupture totale d’avec sa posture téméraire manifestée jusqu’ici), mais plus encore, elle verse dans des explications et justifications inopportunes, légitimant la puissance du coach qu’elle avait préalablement récusé, et confortant par ricochet l’ingérence manifeste du véritable mentor du <<sorcier blanc>> qui n’est autre que le Minsep.
D’ailleurs, l’allusion faite de façon malencontreuse par la Fecafoot <<de sa bonne disposition à respecter les Très Hautes Prescriptions du Chef de l’État>>, principal argument brandit depuis le début de la crise par le Ministère pour assouvir son diktat sur la Fédération sonne comme une sorte d’aveu de faiblesse.
Une brèche saisie fort opportunément par le représentant du Ministre des Sports et de l’Éducation Physique, qui, dans sa communication, bien que non officielle sur sa page, adopte une posture triomphaliste, après avoir battu à plate couture sur son propre terrain le Secrétaire Général de la Fecafoot et toute son équipe sur l’aspect visuel d’importance capitale (bataille de l’opinion sentant) en prenant la position centrale au moment de la photo de famille sanctionnant la séance de travail à laquelle il a ou pas assisté. Une posture qui s’interprète par quiconque a des bribes de notions d’interprétation des signes comme étant la position dominante.
Dès lors et au sortir de cette rencontre de prise de contact entre le coach et la Fecafoot, sans vouloir envenimer la situation, il y a lieu de reconnaître que c’est bel et bien le “NGOMNA” ayant imposé Marc BRYS qui en sort auréolé de la position de force, sachant pouvoir se prévaloir de mener à présent le jeu, tandis que “TSINGA” a sérieusement fléchi sa position, compromettant ainsi d’une certaine manière l’avenir des membres de l’équipe de “SON” encadrement technique.
À moins qu’il ne s’agisse là d’une position stratégique consistant à créer l’illusion de profil bas vis-à-vis de son envahissante tutelle.
Nous ne perdons rien à attendre en tous cas.