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Le Barreau du Cameroun s'élève contre l'arrêté du préfet du Mfoundi jugé antidémocratique et répressif

Dans un contexte où la liberté d'expression est déjà soumise à de nombreuses restrictions, le préfet du département du Mfoundi a pris une décision qui suscite l'inquiétude et l'indignation. En signant un arrêté interdisant à tout individu qui appelle au "soulèvement contre les institutions de la République" ou qui les outrage dangereusement de séjourner dans le département, il a menacé de chasser de son territoire tous les dissidents qui osent critiquer le président Paul Biya.

Le Barreau du Cameroun a réagi vivement à cette décision, estimant que l'arrêté en question est en contradiction flagrante avec les droits et libertés fondamentaux reconnus aux citoyens vivant sur le territoire camerounais. Dans un communiqué, le conseil de l'ordre affirme que cet arrêté est antidémocratique et susceptible de semer la révolte.

« Cet arrêté est en contradiction flagrante avec les droits et libertés fondamentaux reconnus aux citoyens vivant sur notre territoire par la Constitution du Cameroun ainsi que par les instruments normatifs internationaux et notamment le droit à la liberté d'expression et le droit à la liberté d'aller et venir ou le droit au libre établissement sur le territoire de la République », précise-t-il.

En effet, le préambule de la Constitution du Cameroun dispose que : « Tout homme a le droit de se fixer en tout lieu et de se déplacer librement, sous réserve des prescriptions légales relatives à l'ordre, à la sécurité et à la tranquillité publics ». Or, selon le Barreau, cet arrêté ne respecte pas ces principes fondamentaux.

Le Conseil de l'Ordre des Avocats au Barreau invite donc le préfet du Mfoundi à rapporter cet arrêté qui relève d'une époque révolue et qui est susceptible de donner une image dégradée de notre pays auprès de nos partenaires internationaux. Il condamne également avec la plus grande fermeté cette décision qui menace la démocratie camerounaise.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté votre décision N°00001436 AP/JO6/SP en date du 16 Juillet 2024, qui est antidémocratique et qui dénie la nature civilisée du peuple camerounais », ajoute le communiqué.

Dans l'esprit de ces principes constitutionnels et internationaux, le Barreau du Cameroun appelle à un retour à la raison et à la légalité. Il invite les autorités compétentes à prendre des mesures pour restaurer la confiance dans les institutions démocratiques et à garantir les droits fondamentaux des citoyens camerounais.