La nationalité camerounaise a été retirée au rappeur engagé Valsero.
Les autorités camerounaises ont pris une décision à l’encontre de l’activiste et rappeur engagé Valsero, l'interdisant de territoire camerounais.
L’intéressé a lui-même fait cette annonce sur les réseaux sociaux, pointant notamment du doigt le délégué général à la sureté nationale, Martin Mbarga Nguele. «Vous avez décidé d’utiliser les institutions qu’on vous a confiées pour sanctionner. Ce n’est pas différent d’utiliser la DGRE pour assassiner Martinez Zogo. Vous avez décidé Monsieur Mabrga Nguelé d’utiliser le pouvoir du délégué de la sureté pour me retirer ma nationalité camerounaise en interdisant que soit renouvelé mon passeport. Ils ont réussi à faire de moi un apatride; ils ont réussi à m’enlever ce que j’ai de plus cher(…). ça m’a épuisé », a regretté l’auteur du titre à succès « Lette au Président » dans une vidéo postée sur sa page Fecabook ce 22 mars.
Nul doute que le rappeur au franc-parler et figure de l'opposition camerounaise paye ainsi le prix de ses prises de position dures contre le régime de Yaoundé.
Valsero s'est donné une mission, celle de réveiller les consciences, dénoncer les abus des droits de l'homme et militer pour la liberté d'expression dans son pays d'origine.
Un combat qui lui a valu dix mois de prison en 2018 à la suite de l'élection présidentielle remportée par le président Paul Biya.
Le rappeur camerounais proche de l'opposant Maurice Kamto, rejoint ainsi la longue liste des activistes et autres intellectuels camerounais aujourd’hui frappés par une interdiction de séjour dans leur pays d’origine. A l’instar du Pr Franklin Nyamsi, Richard Bona, ou encore J.Remy Ngono.
Ta nationalité tu l’as dans ton sang
L'activiste, suivie par plus de 600 000 abonnés sur Facebook comme sur sa chaîne YouTube a reçu des soutiens importants.
Kareyce Fotso, une autre artiste camerounaise, bien connue pour sa liberté de ton, a ecrit : « T’enlever ce que tu as toujours porté au plus profond de toi, le CAMEROUN, c’est t’extraire une part de toi. Mais ta nationalité ne l’oublie jamais, n’est pas juste un bout de papier, tu l’as dans ton sang, dans ta peau, dans tes gènes et ça personne ne peut te l’enlever », a réagi l’auteure-compositrice-interprète camerounaise.
