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Manifestation de la BAS à Genève : Ma réponse à Dieudonné ESSOMBA

S'exprimant au sujet des manifestations du 17 juillet à Genève, l'économiste Dr Dieudonné ESSOMBA sur le plateau de l'émission dominicale "Club d'Elites" sur Vision 4 Tv, dimanche dernier, a semblé justifier les revendications et les actes de la Brigade Anti-sardinards (BAS) par de prétendues frustractions de certaines communautés dans le regime de Yaoundé. Analyse qui, selon lui, appellerait à la nécessité  de se poser les questions sur l'efficacité de la forme de l'Etat actuelle, face à l'urgence de sauver le vivre ensemble pacifique. 

Nous vous en proposons la teneur dans la vidéo ci-dessous:

Une position de l’économiste camerounais très critiquée par M. ESSIANE EBAMANE Stève Fleury. Pour ce jeune consultant en Mobilisation sociale, Management des Projets et Programmes de Développement, le problème au Cameroun est moins celui d’un certain tribalisme institutionnalisé, mais beaucoup plus celui de la longévité du système en place.

Ci-dessous l'intégralité de la réplique de ESSIANE EBAMANE Stève Fleury à Dieudonné ESSOMBA:

Sur la forme, le ton utilisé par M. Dieudonné Essomba laisse  entrevoir les paroles d'une personne sûre et certaine d’être sur une bonne ligne. Sauf que la subjectivité a toujours de la place pour prouver le contraire de ce qui est dit.

Sur le fond, lorsque M. Dieudonné Essomba affirme que la BAS est l'émanation d'une communauté grasfield en mal du bien-être parce que sous-représentée dans les hautes sphères de l'Etat camerounais. On peut bien se poser deux questions et donner des pistes de réponses :

1. En cas de vacance au poste de Président de la république au Cameroun actuellement qui assure l'intérim ? C'est un grasfield (2e personnalité du pays)

2. Pendant cette vacance (imaginaire) qui sera en charge de distribuer les cartes du parti au pouvoir (RDPC) ? C'est toujours un grasfield.

Les concernait sont l’un président du Sénat (depuis 9 ans) et l’autre Secrétaire Général du RDPC (depuis 10 ans).

Je peux me tromper mais j'ai la conviction que beaucoup de communautés sont sous représentées dans le sérail camerounais lorsqu'on sait que le Cameroun compte au moins 240 ethnies qu'on peut ériger en Communautés. Pourquoi commettre la bêtise de croire qu'il n’y a que deux ethnies au Cameroun, l'une au pouvoir et l'autre en face qui essaye d'accéder au pouvoir  à tout prix et à tous les prix ? Et c'est tellement ennuyeux que ces ethnies ont eu l'exploit de transporter ces querelles d'un type particulier dans les réseaux sociaux. Qui va bénéficier de quoi si qui est au pouvoir aujourd'hui en dehors des gens qui auront la chance d'appartenir à la famille nucléaire de l'heureux élu, pour mieux arnaquer les Camerounais ?

 

« M. Dieudonné Essomba pose mal son diagnostic »

 

Lorsqu’il évoque dans le même sillage les nordistes. Pouvons-nous penser que la région du Nord représente une communauté ? Non et alors dans ce cas le problème cesse d’être communautaire mais devient régional. Réduire le Nord (qui compte une centaine d’ethnies) en une communauté démontre de la non-maîtrise de cette partie du Cameroun par M. Dieudonné Essomba.

Il y a certes un problème de gouvernance au Cameroun mais M. Dieudonné Essomba pose mal son diagnostic (c’est mon point de vue). Il ne s'agit pas de la concentration du pouvoir de l'argent entre les mains d'une seule personne mais de la vétusté d'un régime qu'on a trop vu donc les œuvres bonnes ou mauvaises n'émeuvent plus les Camerounais. Le Cameroun étant un Etat fragile on ne peut se prêter au jeu du fédéralisme. Car le fédéralisme est vecteur de sécession : une chose redouter par tous les Camerounais. Ici des exemples existent énormément dans le monde…

 

« La BAS illégale n’est pas seulement constituée des Bamiléké ! »

 

M. Dieudonné Essomba oublie certainement de mentionner que la BAS qui ne jouit d'aucune légalité n'est pas surtout constituée des grasfields mais aussi des africains étrangers au Cameroun. Des gens très peu soucieux de l'intérêt général mais prêts à tout pour ternir l'image du Cameroun (saccage des ambassades, destruction des emblèmes nationaux etc.) caractérisés par une violence physique et verbale qui démontre le caractère anarchique de l'organisation. Mais cette organisation a le mérite d'avoir obligé le Président Paul Biya à rester au Cameroun pendant 2 ans avec en prime beaucoup d’économies dans le trésor camerounais de quoi lancer la construction de 10 centres hospitaliers régionaux. Car, une nuit passée à l'hôtel intercontinental coûte 22 millions de FCFA au contribuable camerounais (d'après une étude menée par un cabinet américain en 2017).

 

« Le problème au Cameroun c'est la longévité du système en place… Les Camerounais sérieux ont besoin d'un vent nouveau. »

 

M.Dieudonné Essomba parfois pertinent dans ses analyses mais sur ce plateau de télévision dimanche 18 juillet 2021 je l'ai trouvé assez méprisant vis à vis du problème fondamental du Cameroun.

Pour ma part, je pense très humblement que le nœud du problème au Cameroun c'est la longévité du système en place. Le Ministre du travail actuel l’avait d’ailleurs avoué tacitement lors des débats relatifs au contentieux électoral à la cour constitutionnel au lendemain des élections présidentielles de 2018.

Lorsque ce régime accédait au pouvoir en 1982 on l'avait baptisé RENOUVEAU c'est à dire « Re » et « nouveau » donc un renouvellement, un nouvel épanouissement ; apparition de formes nouvelles. Parce qu'il remplaçait un autre qui avait duré 22 ans. Même si ce fût le prolongement d'un même système cela avait eu un effet boomerang et surtout un regain d'intérêt généralisé. Aujourd'hui tout le monde est exacerbé par ce pouvoir qui a trop duré au point où même ce qu'il fait de bon est étiolé dans ce ras-le-bol dont certains Camerounais manifestent à travers la BAS.

  • - Imaginez que c'était un nouveau régime qui avait construit les hôpitaux régionaux qui poussent dans les 10 chefs-lieux de région. Je crois que les Camerounais devaient acclamer...
  • - Imaginez que c'était un nouveau régime qui avait lancé le plan triennal jeunes qui distribue des millions aux jeunes camerounais à travers les projets d'entrepreneuriat (bons ou mauvais). Je crois que tout le monde allait acclamer...
  • - Imaginez que c'était un nouveau régime qui avait réceptionné les infrastructures de la CAN (même comme il y a eu des détournements de fonds). Tout le monde allait acclamer. J'en suis sûr et certain.
  • - Imaginez que c'était un nouveau régime qui avait offert 25 milles emplois aux jeunes. Tout le monde allait acclamer certainement...
  • - Imaginez que c'était un nouveau régime qui avait institué la nouvelle carte biométrique-jeune qui regorge de nombreux avantages pour les jeunes. Les Camerounais allaient louer cet acte.

Je le réitère : comme c'est un vieux régime qu'on a trop vu, tous ses actes positifs sont désormais battus en brèche par des Camerounais de façons silencieuse et parfois de façon ébruitée. C'est comme lorsqu'on avait trop mangé du riz à l'université, une fois en vacances auprès de nos parents on en voulait plus, même préparé sous n'importe quelle forme. On y opposait un refus catégorique !

Les Camerounais sérieux ont besoin d'un vent nouveau. C'est de ça qu'il s'agit. Il est question pour cela que ces deux ethnies (Grasfield et Beti) qui se sont arrogées l’occupation de la scène politique à travers les sociaux enterrent cette hache de guerre emprunte de haine tribale et de repli identitaire qui n’augure pas des lendemains meilleurs pour ce Cameroun que nous chérissons tous.

 Il est désormais urgent de défendre l’intérêt général de la nation, et faire bloc autour d’un acteur courageux, fédérateur d’énergies auprès de qui les Camerounais de tout bord pourront s’identifier.

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Fleury Steve ESSIANE E.

Consultant en mobilisation sociale,

Management des projets et programmes

de développement